Le "Computus ecclesiasticus" de Maxime le Confesseur est un opuscule technique consacré à la chronologie ecclésiastique d’Alexandrie. Il s’agit d’une explication et d’une défense du système chronologique traditionnel dans l’Église byzantine, issu des travaux du moine Annianos d’Alexandrie (actif vers 400 ap. J.-C.). Ce traité fut rédigé en 640/641, lorsque saint Maxime séjournait pour la seconde fois en Afrique byzantine, et fut envoyé au patrice Pierre, un haut dirigeant de la province africaine. Divisé en trois sections – comprenant chacune une table chronologique –, le "Computus" développe plusieurs thématiques dont l’élément central est le calcul de la date de Pâques. La première partie présente les explications théoriques et les procédés pour calculer les trois fêtes liturgiques suivantes : le début du jeûne pascal, Pâques et la fête du « 10e jour du 7e mois hébreu » (Annonciation à Zacharie). Une attention particulière est également accordée à la chronologie de la vie du Christ et au calcul de l’ère chrétienne. La deuxième section est une réfutation du comput byzantin des « multipliants », dont les calculs faussent particulièrement le comput pascal. Enfin, Maxime fournit diverses méthodes de calculs – celui du jour de la semaine en particulier – et un ensemble de listes chronologiques variées (table des rois, des empereurs, des conciles, …). La présente édition critique du "Computus ecclesiasticus" est accompagnée d’une description et d’un classement des manuscrits complets ou mutilés du texte (12 témoins) et des manuscrits à fragments (8 témoins), ainsi que d’une analyse de la tradition indirecte du traité.