de Heering, Dimitry
[UCL]
Le Symbole des Apôtres proclame que Jésus, après sa mort, « est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts ». De cet enseignement nous avons des traces dès la première époque du christianisme, tant chez les Pères apostoliques et les théologiens pré-cappadociens, tels Irénée de Lyon, Clément d’Alexandrie et Origène, que dans les écrits apocryphes. Le Descensus, ou la descente aux enfers, est présent dans la lex orandi de l’année liturgique, ainsi que dans l’iconographie de tradition byzantine. Nous avons recherché la présence, dans le corpus des écrits canoniques, de témoignages scripturaires à l’appui de cet enseignement. Nous avons considéré tout particulièrement Mt 12,40, 1 P 3,18-22, Ep 4,8-9, Ac 2,24 et Mt 27,52-53, cités à de multiples reprises dans les textes des 2e et 3e siècles à l’appui de la croyance au Descensus. L’usage qu’en ont fait les auteurs et la pertinence de leur utilisation comme références scripturaires de cet enseignement à la lumière des données de la critique textuelle et de la philologie ont été évalués. Ce travail a permis de reconsidérer les interprétations traditionnelles qui voyaient dans ces écrits l’annonce, voire le témoignage de la descente du Christ en enfer et de son activité durant le triduum. Nous avons été amenés à formuler des hypothèses permettant d’expliquer l’origine des éléments constitutifs du théologoumène dont la composante sotériologique a fait l’objet de nombreuses interprétations au cours des siècles. Des perspectives pour une théologie du Descensus ont été proposées en abordant, au préalable, trois pistes de réflexion : les textes liturgiques et l’iconographie de l’Église d’Orient de tradition byzantine ainsi que la christologie du triduum dans les textes anciens, jusqu’à Grégoire de Nysse. Une théologie du théologoumène a pu être esquissée : la descente en enfer comme partie intégrante de la kénose du Verbe. Précédé du Vendredi Saint, « triomphe de la mort », et suivi du Dimanche pascal, « triomphe de la vie », c’est le Samedi Saint, « lorsque toute chair doit garder le silence » qui nous permet, dans une acclamation silencieuse, de prendre part au sommeil sabbatique du Christ en enfer, point ultime de la solidarité du Christ avec l’humanité déchue.
Bibliographic reference |
de Heering, Dimitry. La descente du Christ aux enfers : étude critique des références scripturaires et perspectives théologiques. Prom. : Van Oyen, Geert ; Riaudel, Olivier |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/181823 |