Kambire, Fabèkourè Cédric
[UCL]
(fre)
Le coton est un élément-clé de l’économie agricole du Burkina Faso. Cependant, la faible fertilité des sols, les ressources limitées dont disposent les producteurs pour maintenir la fertilité de leurs terres ainsi que différentes contraintes énergétiques et climatiques affectent de plus en plus la production du coton. Dans une perspective de gestion durable des sols intégrant savoirs endogènes et savoirs scientifiques, cette thèse vise à contribuer à une meilleure compréhension des savoirs endogènes et des facteurs socio-économiques qui gouvernent la fertilité des sols, ainsi qu’au développement de pratiques culturales plus efficientes. Pour ce faire, des enquêtes socio-économiques et une évaluation conjointe des sols ont été faites en milieu paysan afin d’une part, d’établir la relation entre indicateurs endogènes et analytiques de la fertilité des terres et d’autre part, de mieux cerner les facteurs socio-économiques qui conditionnent la fertilité des sols. Parallèlement, des essais en station ont été menés sur l’effet de différentes variantes de techniques culturales simplifiées (TCS) combinées à l’épandage en bande de compost dans une rotation coton-maïs en vue d’accroître l’efficience de l’utilisation de la fumure et de réduire les besoins énergétiques liés au travail du sol. Les résultats ont permis de proposer une démarche moins lourde et moins coûteuse pour l’évaluation endogène des terres, faisant appel à 9 agriculteurs-évaluateurs et 3 paires d’indicateurs endogènes axés sur le sol, l’activité biologique et l’état des cultures. Il existe une relation étroite (r² = 0.79) bien qu’imparfaite entre les indicateurs analytiques et les indicateurs endogènes de fertilité du sol. Par ailleurs, en considérant la teneur en carbone organique du sol (COS) comme proxy de la fertilité, il est apparu que le statut socio-économique de l’agriculteur, à travers la superficie cultivée en coton, explique le mieux la teneur en COS, ce qui souligne l’importance des facteurs économiques dans la gestion de la fertilité des sols. D’autre part, les TCS grâce à une moindre perturbation du sol et à la concentration du compost dans les lignes de semis, augmentent significativement la stabilité structurale du sol par rapport au labour conventionnel. L’amélioration des paramètres chimiques du sol (COS, N, pHeau) s’est avérée très modeste en raison des faibles quantités de compost et de la durée réduite des essais. Les TCS avec enfouissement du compost ont permis une augmentation du rendement en coton-graine de 11% et en maïs grain de 6% par rapport au labour. Ces premiers résultats expérimentaux suggèrent que les TCS, dont la pratique se répand par ailleurs en réponse au raccourcissement de la saison culturale, peuvent être une alternative au labour conventionnel dans la perspective du maintien durable des sols.
Bibliographic reference |
Kambire, Fabèkourè Cédric. Effet combiné du travail du sol et de la gestion de la fumure organique dans l'agrosystème cotonnier au Burkina Faso. Prom. : Bielders, Charles ; Kestemont, Marie-Paule |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/178060 |