Tilly, Pierre
[UCL]
Dans un ouvrage datant de 2004 , Bart van der Herten décrivait le développement des secteurs belges du transport et de communication soulignant que le transport routier fut à partir de 1830 plus important en termes de production que la navigation intérieure. S’appuyant sur une base de données permettant d’estimer la production dans le secteur de la navigation intérieure (les droits de péage perçus), il observait qu’il fallut attendre 1880 pour que les autorités belges prennent conscience de la valeur de ce mode de transport qui fut globalement un secteur oublié au 19ème siècle. Ainsi, jusqu’au début du 19ème siècle, force est de constater qu’il n’y a pas de liaison par canal entre des bassins importants comme celui de l’Escaut et de la Meuse. Ce qui ne manqua de provoquer des problèmes d’intégration sur le plan économique, vu les frais élevés et les inconvénients que représente les transports par route. Conséquence : les bassins industriels du Hainaut et de Liège étaient relativement isolés de la capitale et du Port d’Anvers et surtout des routes d’exportation bon marché. D’où l’importation importante de houille anglaise et prussienne à des prix parfois plus avantageux que la production locale. Cette communication replace la mise en réseau au travers des voies navigables des espaces industriels du Hainaut-Nord-pas-de Calais et avec Paris dans la longue durée en partant du début du 19ème siècle (le canal Mons-Condé est ouvert en 1814) lorsque la Belgique a développé des projets de voies navigables intérieures (Mons-Condé et Pommeroeul-Antoing) pour favoriser le transport du charbon de Mons, et plus largement de Charleroi vers le Nord de la France et Paris jusqu’à la Première Guerre mondiale. Il s’agit donc de couvrir un siècle de développement des voies navigables et de connections entre les bassins charbonniers de l’Europe du Nord-Ouest. L’évolution des structures et des réseaux de navigation fluviale, l’évolution des flux et des réseaux, du rôle des acteurs comme les chambres de commerce et de la dimension des espaces vécus, politiques et culturels au 20ème siècle dans l’espace de l’Europe du Nord Ouest ont déjà été étudiés comme les aspects techniques ou technologiques ou encore les dimensions économiques et financières que ce soit au 19ème ou au 20ème siècle. Il s’agit ici davantage d’étudier les facteurs qui ont contribué à la mise en réseau de ces espaces par la voie fluviale à une époque où libre échange, protectionnisme et nationalisme constituaient la trame de ces relations, au travers d’une approche plus transversale s’appuyant sur des sources belges et françaises.


Bibliographic reference |
Tilly, Pierre. Fleuves et canaux dans l'espace franco-belge entre 1814 et 1914 : vers une redéfinition des espaces? .Epaces frontaliers: zones de contact, zones de conflit (Liège, ULG, du 25/04/2013 au 26/04/2013). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/147058 |