Angelini, Cécile
[UCL]
L'un des principaux arguments évoqués contre l’art contemporain au début des années 1990 en France (lors du débat autour de ce qui fut appelé la « crise de l’art contemporain ») consista en l’affirmation que puisqu’aujourd’hui n’importe quoi peut être de l’art, alors l’art d’aujourd’hui c’est n’importe quoi. Nous chercherons à montrer que ce raisonnement en deux parties relève d’une confusion qui, une fois clarifiée, permettra de cerner la spécificité de l’art contemporain et des jugements qui peuvent être émis à son égard. Si presque tout peut, en effet, être de l’art aujourd’hui – aucun contenu n’étant exclu a priori du champ de l’art –, cela ne signifie pas pour autant que les propositions retenues par le « monde de l’art » soient de moins bonne qualité. Certes, les conditions d’appartenance d’un objet à la catégorie « œuvre d’art » sont moins contraignantes aujourd'hui, mais les critères permettant d’estimer la valeur d’une œuvre d’art n’ont pas pour autant disparu. Alors que la première partie du raisonnement des contempteurs de l’art contemporain décrivait un fait propre à la situation artistique du moment (donc à l’évolution de l’histoire de l’art), la seconde partie émettait un jugement de valeur qui ne semble pas aller de soi. Le but de notre contribution sera de distinguer entre ces deux types de jugements : les jugements catégoriels, du type « ceci est ou n’est pas une œuvre d’art » et les jugements évaluatifs, du genre « cette œuvre d’art est intéressante ou non ». Nous nous demanderons comment ces jugements ont été mis en avant par l’art contemporain, à qui il revient de les formuler aujourd’hui, à quelle légitimité de tels jugements peuvent prétendre dans la société actuelle et en fonction de quels paramètres (conditions ou critères) ils sont énoncés.


Bibliographic reference |
Angelini, Cécile. Le rejet de l'art contemporain : une confusion entre fait et valeur ?.VIe Congrès Méditerranéen d'Esthétique. Faits et valeurs en esthétique : approches et enjeux actuels. (Villa Finaly, Florence, Italie, du 24/06/2014 au 28/06/2014). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/146353 |