Meert, Gaëlle
[UCL]
Grégoire, Jacques
[UCL]
Noël, Marie-Pascale
[UCL]
La question de l’organisation des connaissances à travers les apprentissages sera abordée au travers d’une étude portant sur le traitement des fractions par l’adulte. Des données expérimentales seront présentées à propos de l’interférence des connaissances relatives aux nombres naturels avec le traitement des fractions et le rôle de l’inhibition dans la résistance à cette interférence. Deux échantillons de jeunes adultes ont réalisées une tâche de comparaison numérique. Le premier échantillon est constitué d’étudiants universitaires en sciences humaines (psychologie) et le deuxième d’étudiants universitaires en sciences exactes (mathématiques-physique), ces derniers ayant l’opportunité de développer une certaine expertise dans le domaine des nombres. Nous attendions une persistance de l’interférence chez le premier échantillon et une diminution, voire une absence, d’interférence chez les étudiants en sciences exactes. En effet, leur fréquence d’utilisation des nombres et leur niveau d’acquisition de connaissances conceptuelles numériques pourraient mener à une réorganisation des connaissances en mémoire, de telles manière que les connaissances relatives aux nombres naturels ne soient plus généralisées aux fractions et donc interférentes avec le traitement des fractions. Un questionnaire évaluant le niveau de connaissances conceptuelles liées aux fractions a été administré aux deux échantillons, afin de s’assurer a posteriori que les étudiants en sciences exactes ont un niveau de connaissances plus élevé que les étudiants en sciences humaines. Le paradigme utilisé qui a été utilisé est celui du priming négatif : la comparaison de fractions de dénominateur commun (a/x – b/x) et celle de fractions de numérateur commun (x/a – x/b) précédaient celle de nombres naturels ( a – b ou c – d). Selon notre hypothèse, seules les fractions de numérateur commun devraient subir l’interférence des nombres naturels, car si a < b alors x/a > x/b. Chez les étudiants en psychologie, les latences de réponses et le taux d’erreurs sont plus élevés pour comparer les fractions de numérateur commun que pour comparer les fractions de dénominateur commun. De plus, les latences de réponses et le taux d’erreurs pour les nombres naturels sont également plus élevés s’ils sont précédés de fractions de numérateur commun que s’ils le sont de fractions de dénominateur commun. L’effet de priming négatif sur les latences de réponse semble également présent chez les étudiants en sciences exactes, alors que cet effet sur le taux d’erreurs ne semble pas présent (récolte de données et analyses en cours). L’effet de priming négatif est en faveur d’une activation automatique des connaissances relatives aux nombres naturels, de son interférence avec le traitement de fractions de numérateur commun, et de la résistance à cette interférence au moyen de l’inhibition, résistance qui serait plus efficace chez les étudiants en sciences exactes. En conclusion, les connaissances relatives aux nombres naturels semblent rester prédominantes, même chez les étudiants experts, et nécessiteraient un contrôle exécutif.
Bibliographic reference |
Meert, Gaëlle ; Grégoire, Jacques ; Noël, Marie-Pascale. Gestion de l’interférence des connaissances relatives aux nombres naturels lors du traitement de fractions chez les adultes en fonction de leur expertise..17èmes Journées Internationales de Psychologie Différentielle (Paris (France), du 19/09/2006 au 21/09/2006). In: E. Loarer, P. Vrignaud, J. L. Mogenet, F. Cuisinier, H. Gottesdiener, & P. Mallet, Perspectives différentielles en psychologie, Presses Universitaires de Rennes : Rennes2008, p. 489-492 |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/137788 |