« L’impropriété de l’authenticité. Sur le sens propre de l’Eigentlichkeit chez Heidegger »

Distinction fondamentale d’une ontologie qui veut l’être tout autant, celle de l’Eigentlichkeit et de l’Uneigentlichkeit fait l’objet d’un modeste éclaircissement par Heidegger, qui souligne seulement, mais doublement, l’impropriété de l’authenticité – soit, d’abord, et n’en déplaise à certains traducteurs, l’inexactitude du mot d’authenticité pour rendre en français le terme allemand qu’il emploie, mais encore, et n’en déplaise à certains penseurs, la non-originarité de leur conception de l’authenticité. Aux exégètes, donc, d’expliciter le sens propre de l’Eigentlichkeit, possibilité fondamentale du Dasein comme ratio essendi de son autre, dont elle est une modification existentielle. Alors apparaît que, suspecte, la volonté de neutralité axiologique de l’analytique existentiale l’empêche bien, de fait, d’accoucher d’une éthique de l’authenticité.