Touag, Hanifa
[UCL]
L’offre religieuse salafiste se diversifie. Un volet important de l'action des salafistes sur le terrain concerne désormais la guérison par la roqya, une méthode d'extraction des djinns et des maux liés à l'ensorcellement par le mauvais œil. Les nouveaux thérapeutes- les raqis- préconisent le retour à un exorcisme considéré comme purifié, recentré autour des psalmodies coraniques et du traitement par l'eau coranisée. Le regain d’intérêt que suscitent les nouveaux guérisseurs du Coran en Europe questionne plusieurs aspects : tout d’abord, comment le raqi peut-il concurrencer les acteurs du marché de la guérison islamique jusqu'à ambitionner de les corriger ? Comment construit-il sa légitimité ? Existe-t-il des différences substantielles entre la roqya et les autres pratiques associant thérapie et religion (telles que le maraboutisme) ? Enfin, la roqya produit-il une salafisation des patients, impliquant un retour à la religion pour des musulmans sociologiques et une conversion pour les autres ? Cet article est l'occasion d'un approfondissement sur une pratique que les recherches en sciences sociales sur le salafisme n'incluent guère.


Bibliographic reference |
Touag, Hanifa. Guérir par l’islam : l’adoption du rite de guérison prophétique – roqya- par les salafistes en France et en Belgique.. In: Farid El Asri, Brigitte Maréchal, Islam belge au pluriel, Presses universitaires de Louvain (Louvain-la-Neuve) 2012, p. 17 |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/114846 |