Tranda-Pittion, Michèle Hélène
[UCL]
(eng)
This thesis starts from an account of the dysfunctional nature of planning methods. In particular those pertaining to the territory of francophone Switzerland and those of ordinary towns in France. The rapid and profound territorial changes characterised by uncertainly and complexity can no longer be satisfactorily managed by tools which have been derived from rationalist modes of thought.
The in depth analysis of a number of case studies confirms that planning has to change its relationship with the city - the subject of its concern for both study and action. This includes its dynamics (of evolution, flows, organisation) and it physical form (its morphology).
As a consequence planning must reinvent itself as a body of knowledge and methods which enable each particular case to be conceived as process of urban production. In other words as a social construct dependent on the different stakeholders with their distinct representations of reality, the powers and the means that they have at their disposal to produce the spatial project.
With variations depending on the culture of the context concerned, the role of the public is therefore that of an organizational enabler which over the duration of the project, promotes synergies between its own projects and those of other actors. The direction or regulation of the process consists in creating conditions which are favourable to its implementation over time so that it develops into the collective construct that is the project. It also must oversee the coherence of the spatial composition of the project in the knowledge that it is at the same time the producer and the product of the process.
Among other considerations this implies a need to devise a close interaction between the design of the process of urban production and spatial design. According to the context the direction may be able to articulate the spatial project as a powerful driver of the production process and the organisation of successive sets of stakeholders to structure places and a programme and locations for syntheses.
The prescriptive conclusion of the thesis is to propose an external facilitator with a wide role in arbitrating the tensions between involvement and a detachment.
(fre)
La thèse part du constat de dysfonctionnements, en particulier dans les méthodes d'aménagement du territoire en Suisse romande, mais aussi celles de l'urbanisme de la « ville ordinaire » en France, toutes deux centrées sur la planification. Les mutations profondes et rapides des territoires – caractérisées par l'incertitude et la complexité – ne sont plus gérables de manière satisfaisante avec ces outils issus de la pensée moderne.
L'analyse approfondie des études de cas confirme que l’urbanisme doit modifier la représentation qu’il se fait de son sujet d’étude et d’action – la « ville » – en considérant autant ses dynamiques (d’évolution, de flux, d’organisation) que sa matérialité (sa morphologie).
Il doit en conséquence se représenter lui-même comme le savoir et les méthodes permettant de concevoir et de conduire dans chaque cas particulier le « processus de production urbaine », c’est à dire un « construit social » dépendant de ses acteurs, avec leurs représentations, leurs compétences et les moyens qu’ils ont à disposition, dont le projet spatial.
Le rôle du public est alors – avec des variations selon la culture du pays concerné – celui d’un « fabricant d’organisation » qui tend à favoriser dans la durée les synergies entre les projets créés et portés par lui et par d’autres. Et la conduite – ou régulation – du processus consiste à créer les conditions favorables à son déroulement dans le temps, ainsi qu’au murissement du construit collectif qu’est le projet. Elle consiste aussi à veiller à la cohérence du projet dans sa composante spatiale, sachant qu’il peut être à la fois produit et producteur du processus.
Ceci implique – entre autre – de concevoir en étroite interaction le design du processus de production urbaine et le design de l’espace. Et selon le contexte, le pilote peut articuler le « projet » spatial comme vecteur puissant du processus de production, et l'organisation de cercles d’acteurs successifs, faisant office de scènes (lieux et temporalités) de synthèse.
L’aboutissement prescriptif de la thèse propose l’assistance à maîtrise d’ouvrage comprise au sens large, à considérer dans une tension entre implication et regard distancié.
Bibliographic reference |
Tranda-Pittion, Michèle Hélène. Complexité et urbanisme : pratiques urbanistiques et régulations de la production de la ville ordinaire. Prom. : Declève, Bernard |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/110723 |