Étude qualitative sur l'adhésion à la vaccination des jeunes adultes bruxellois en période de Covid-19 : Les comportements à l’égard de la vaccination de la Covid-19 vus et vécus par les jeunes

Cette étude s’inscrit dans le projet Pandorix, une recherche prospective et participative qui tente de tirer des conclusions de la pandémie de Covid-19, sous l'angle des comportements de santé. Plus particulièrement, ce mémoire s’intéresse aux jeunes adultes bruxellois âgés de 18 à 24 ans. Une mobilisation internationale et pluridisciplinaire sans précèdent a permis de développer rapidement des vaccins contre la Covid-19. Dès juin 2021, lorsqu’ils ont été rendus accessibles à l’ensemble de la population belge, l’on s’interroge sur la faible demande des jeunes adultes et de leur réel rapport à la vaccination en temps de pandémie. La question de recherche qui en découle est : En période de pandémie, qu'est-ce qui a favorisé l'adhésion à la vaccination contre la Covid-19 des jeunes adultes bruxellois ? Méthode : Une étude qualitative a été réalisée par des entretiens semi-directifs sous forme de focus groups, auprès de 16 jeunes adultes bruxellois âgés de 18 à 24 ans (de mars à juillet 2022), qui ont fourni des observations et des témoignages personnels à l’égard de la vaccination de la Covid-19. Mais aussi, par des entretiens individuels auprès de trois professionnels, représentants d’organismes de Bruxelles (de février à novembre 2022). Résultat : A travers les focus groups, les participants perçoivent peu les risques de la pandémie de la Covid-19 sur leur santé, du fait de leur jeune âge. Ils expriment des craintes spécifiques au vaccin de la Covid-19 (le manque de recul, les effets secondaires etc.). Un sentiment de méfiance est exprimé vis-à-vis du gouvernement, des médias et des experts. Les participants reprochent une communication jugée négative, et évoquent une surabondance d’informations. Ils regrettent les phénomènes sociaux, en particulier la stigmatisation et la polarisation de la société. Par ailleurs, le CST a été vécu comme une contrainte et une atteinte à leur liberté. Discussion : Cette étude a analysé les facteurs influençant l’adhésion à la vaccination à l’aide d’une triangulation de données. Elle a montré que les intentions des jeunes adultes bruxellois de se faire vacciner contre la Covid-19 dépend de nombreux facteurs multidimensionnels et notamment personnels. Cela explique qu’il ne suffit pas qu’il y ait un vaccin accessible et un besoin d’immunité pour que cela suscite une demande de leur part. Il apparait que la motivation extrinsèque de se faire vacciner ne fonctionne pas de façon pérenne, et tend à diminuer suite à une certaine lassitude. D’autre part, les principaux freins seraient la confiance envers ce vaccin mais aussi la faible perception du risque. La principale limite de cette étude est l’homogénéité de son échantillon. Conclusion : Le défi est de sensibiliser les jeunes en vue d’obtenir une motivation autonome quant à l’intention de se faire vacciner, mais aussi de les impliquer davantage dans un processus de participation. Aussi, réduire les craintes liées au vaccin et donner des informations transparentes, éclairées et compréhensibles semblent essentiels.