Jeanpierre, Maxime
[UCL]
Philippot, Pierre
[UCL]
Les pensées répétitives constituent un processus lié à la dépression et l’anxiété. À cet effet, les ruminations et inquiétudes sont les deux types de pensées répétitives les plus régulièrement investigués. Toutefois, le manque de consensus concernant les différences et similitudes les distinguant, amène à promouvoir l’étude des pensées répétitives de façon plus générale. Selon Watkins (2008), il existerait principalement deux modes de pensées répétitives : un mode abstrait/analytique au caractère non-adaptatif, et un mode concret/expérientiel plus adaptatif. Cependant, la littérature manque d’informations concernant l’orientation temporelle (passée, présente ou future) des pensées répétitives, ainsi que l’effet de celles-ci sur les niveaux de dépression et d’anxiété des individus. L’objectif de ce mémoire est de remédier à cette lacune. Les hypothèses du présent travail prédisent une augmentation des niveaux dépression et d’anxiété à mesure que les scores augmentent à la sous-échelle des pensées abstraites/analytiques, ainsi qu’une diminution du degré de dépression et d’anxiété, lorsque les scores à la sous-échelle des pensées concrètes/expérientielles augmentent. De plus il est prédit qu’une orientation temporelle passée sera davantage associée à des scores plus élevés en dépression, qu’une orientation future sera liée à des scores supérieurs en anxiété, et qu’une orientation temporelle présente sera associée à moins de dépression et d’anxiété. Pour ce faire, trois études ont été réalisées en échantillon non-clinique. Les participants de ces études ont dû répondre à un questionnaire en ligne évaluant leur niveau de dépression et d’anxiété, ainsi que le mode de pensées répétitives et l’orientation temporelle de ces pensées. Les résultats tendent à montrer l’influence du mode de pensées abstrait/analytique sur l’augmentation des scores d’anxiété, mais pas de dépression. Le mode concret/expérientiel semble être un facteur protecteur face à l’anxiété, bien que les relations découvertes aient été faibles. Les hypothèses concernant les orientations temporelles n’ont été que faiblement corroborées. En contrôlant pour le mode abstrait/analytique, seules les orientations passées et présentes sont restées corrélées très faiblement aux scores d’anxiété, et ce, uniquement au sein du design cross-sectionnel de la troisième étude. Il reste incertain si les orientations temporelles ont une influence directe sur la dépression et l’anxiété, ou si celles-ci ne constituent qu’une caractéristique des modes de pensées abstrait/analytique et concret/expérientiel. De futures études sont nécessaires, afin d’expliciter le lien des orientations temporelles avec les niveaux de dépression et d’anxiété. Il serait intéressant de répliquer ces études en échantillon clinique, et de façon longitudinale.
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Bibliographic reference |
Jeanpierre, Maxime. Effets de l'orientation temporelle des pensées répétitives sur les niveaux de dépression et d'anxiété en population non-clinique. Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, Université catholique de Louvain, 2016. Prom. : Philippot, Pierre. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:3591 |