L’interprétation à distance : l’avenir de l’interprétation en langue des signes ?

Depuis 2020, le monde traverse une crise sanitaire sans précédent, causée par la pandémie de COVID-19. Le risque sanitaire a justifié le recours presque systématique au mode distanciel pour des échanges qui survenaient communément en présentiel : des réunions, des formations, des conférences, etc., ainsi que l’interprétation lorsqu’elle était nécessaire, se sont déroulées par les technologies de l’information et de la communication (TIC). Nous ne sommes pas encore totalement sortis de cette pandémie, mais aux vues des avancées effectuées en matière d’interprétation « virtuelle », il est légitime de se demander si l’avenir de l’interprétation en langue des signes se jouera en ligne. À travers le présent travail, nous chercherons à savoir quelles sont les limites de l’interprétation à distance et si ce mode « virtuel » convient à toutes les situations interprétées. Rappelons que l’interprète en langue des signes exerce dans tous les domaines de la vie quotidienne et professionnelle, lors d’évènements potentiellement majeurs. Toutes les circonstances sont-elles favorables à l’interprétation à distance et si ce n’est pas le cas, quels critères objectiveraient le choix d’y recourir ? Pour répondre à cette question, nous aborderons, dans un premier temps, le contexte francophone belge, la naissance et l’évolution du métier. Nous mettrons également en évidence les différents contextes d’interprétation en langue des signes, les conseils d’utilisation et les limites de l’interprétation à distance. Nous ferons part des pratiques mises en place durant la période de confinement et leurs conséquences. Finalement, au cours d’une enquête, nous soumettrons nos préoccupations à l’avis des interprètes belges francophones et tenterons de dégager de leurs réponses une conduite qui ouvrirait une réflexion sur les pratiques futures.