Les enjeux d'une séparation des activités des banques de dépôt et des banques d'investissement

Depuis plusieurs décennies, en Europe comme aux États-Unis, le modèle bancaire prédominant est celui de la banque universelle. Le secteur bancaire a fait face à des changements notables au cours de ces dernières années tels que la tendance croissante à la constitution de grands groupes bancaires désignés comme too big to fail dont découle le phénomène d’aléa moral, la probabilité accrue de risque systémique, le recours excessif à l’effet de levier, l’expansion de la titrisation, et le développement du secteur bancaire parallèle, le shadow banking. Après la crise financière et économique de 2007-2008 qui a chamboulé le monde entier, il s’est avéré nécessaire de refaçonner le système financier afin de prévenir toute crise future. Les difficultés rencontrées par de nombreuses banques durant la crise ont mis en lumière les déficiences du système bancaire. La structure des banques universelles a, de nouveau, été réexaminée, conduisant à l’idée que la combinaison des activités des banques commerciales et des banques d’investissement accroît les risques et la complexité de ces entités, engendrant un obstacle à leur résolution en cas de défaillance. Il s’ensuit l’apparition de multiples projets prônant le retour à la séparation bancaire tels que la règle Volcker, le rapport Vickers, et le rapport Liikanen. Cependant, ces projets de réformes structurelles des banques souvent trop complexes sont arrivés trop tard par rapport à l’éclatement de la crise. Il s’avère que la séparation bancaire est en réalité une solution faussement efficace à la stabilité et à la résilience du système financier car elle ne touche pas au cœur du problème. Il faut prendre en compte les éléments qui gravitent autour du système financier, tels que les réglementations, la supervision, et la mise en place de procédures efficaces de gestion de crises.