Les liens entre inhibition, prise de décision et impulsivité dans une population tout venante

L’inhibition est un concept auquel les chercheurs s’intéressent depuis plus d’une cinquantaine d’années. Un déficit d’inhibition peut avoir d’importantes répercussions dans la vie quotidienne, celui-ci étant lié à des comportements impulsifs ainsi qu’à des prises décisions désavantageuses. Cependant, les chercheurs travaillent encore sur le type et la force des liens qu’entretiennent ces processus, et quels facteurs interfèrent dans ces mêmes liens. Suite aux travaux de Whiteside et Lynam (2001) et de divers autres chercheurs, il a été possible de mettre en évidence les effets de l’impulsivité dans de nombreuses psychopathologies, et notamment les comportements à risques comme les addictions à des substances psychoactives ou encore les addictions comportementales. Avec le temps, différents facteurs explicatifs se sont ajoutés tels que des processus de décision déficitaires ou encore des processus émotionnels altérés. Après plusieurs travaux qui ont permis de réellement mettre en avant ces liens dans des populations cliniques, il a paru intéressant de vérifier ces mêmes liens en population tout venante pour lesquels il existe encore peu d’études incluant tous ces différents paramètres. L’expérience que nous avons menée s’est donné comme but non seulement de parvenir à éclairer les liens entre l’inhibition, l’impulsivité et la prise de décision mais également de mettre à jour une partie des mécanismes à l’œuvre dans l’engagement dans des comportements à risques. En raison d’un manque de sujets, de l’homogénéité de l’échantillon, de la suppression de certaines tâches, de la variation de l’heure du testing, de l’ordre de passation des tâches et des modifications réalisées sur la Stop Signal, nous sommes partiellement parvenus à atteindre ce double objectif. Il n’a pas été possible de mettre en avant un lien entre inhibition de réponse dominante avec l’impulsivité et la prise de décision. Elle était malgré tout corrélée négativement avec de nombreux comportements à risque. Les résultats vont à l’encontre des quelques études qui ont mesuré ces concepts cependant, la discussion a permis de dégager des pistes sérieuses à prendre en compte pour les études futures qui se pencheront sur le sujet.