Wallemacq, Sébastien
[UCL]
Devolder, Pierre
[UCL]
Décrite par beaucoup comme étant l’ingénierie financière du 20ième siècle, la titrisation s’est fait connaître du grand public à travers la récente crise des subprimes. Cette technique héritée des Etats-Unis, fut développée fin des années 1960 par le gouvernement américain afin de répondre à la demande croissante de crédits immobiliers de la génération baby-boomers. La titrisation classique est une technique financière qui a pour but de transformer des actifs en titres négociables (garantis par les créances sous-jacentes) sur les marchés financiers. La titrisation permet ainsi de transformer des actifs illiquides pour lesquels il n’existait pas vraiment de marchés, tels les crédits hypothécaires, en titres négociables sur les marchés des capitaux. A cet effet, on parlera de « marchéisation ». Les actifs sujets à la titrisation sont revendus à une entité spécifique « bankruptcy-remote », qui se chargera d’émettre les titres financiers. Ces titres financiers se rapprochent des obligations dans le sens que de ces actifs titrisés découlent des cash-flows en intérêts (coupons) et en capitaux (principal). On distingue les structures pass-through et pay-through selon la forme de remboursement des actifs par le SPV. Sous la forme Pass-through, les titres émis par le SPV représentent un droit de propriété et bénéficient d’un droit proportionnel et direct sur les flux financiers issus du pool de créances. L’intégralité des cash-flows sont de fait directement transmis aux investisseurs. Il n’y a donc aucune modification des caractéristiques intrinsèques des actifs ni des flux financiers. Sous la forme pay-through, les cash-flows sont restructurés et permet une rémunération des investisseurs indépendante des échéances des créances titrisées. L’élaboration d’une telle opération se fait en 3 étapes. Le « pooling », le calcul des cash-flows et la subordination des classes. De nombreux risques sont à prendre en compte lors d’un investissement en titrisation. Tels les risques lié aux collaterals (prépaiement, défauts de paiements etc), et ceux provenant de la transaction en tant que tels (risques de modèle, de liquidités opérationnels etc). Les intérêts de la titrisation sont une diminution des coûts de financement, un « deleveraging » du bilan, une meilleure gestion du risque etc. Les nombreuses réformes apportées à la titrisation, malgré sa bonne performance en Europe ces 15 dernières années, rendent son avenir incertain. En effet, depuis la crise l’émission de titrisation en Europe a baissé de plus de 70%. Une possible relance de la titrisation est possible à condition de revoir les exigences en capitaux règlementaires liés aux actifs titrisés. Par ailleurs la Commission espère relancer la titrisation à travers le financement des prêts PME.


Référence bibliographique |
Wallemacq, Sébastien. Quel avenir à la titrisation. Louvain School of Management, Université catholique de Louvain, 2015. Prom. : Devolder, Pierre. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:3037 |