Dussart, Sarah
[UCL]
Brackelaire, Jean-Luc
[UCL]
Adam, Christophe
[UCL]
L’objectif de ce mémoire est de comprendre de quelle manière l’institution carcérale, dans son architecture, sa logique et son organisation, traite les corps qu’elle enferme, pour ensuite envisager le rapport au corps que peut avoir le détenu. Pour ce faire, le concept de « rapport au corps » est d’abord construit et fondé à partir de la psychanalyse, de la perspective phénoménologique de Minkowski et de la théorie d’Anzieu. Ensuite, l’appréhension du milieu carcéral comme une institution totale au sens de Goffman est posée afin d’introduire la réflexion dans toute sa complexité. Dans un second temps, un échantillon de médecins généralistes et de psychiatres de prison sont interviewés. Cette démarche d’entretien auprès des professionnels de la santé est guidée par l’importance donnée en prison pour le corps du détenu ; en effet, le corps est aussi bien l’élément d’intérêt de l’institution carcérale que du médecin. Et comme la question de l’impact de l’institution carcérale sur le rapport au corps du détenu transite par le corps, il est judicieux que des professionnels de la santé soient écoutés. Une analyse thématique de ces entretiens est réalisée, de laquelle ressort un arbre thématique reflétant la structure du mémoire. Ainsi, l’état de santé des détenus est d’abord discuté dans le but de saisir les conditions de vie du détenu. A ce titre, les maladies psychiatriques et organiques mais aussi les perturbations physiologiques sont abordées. Une seconde partie du mémoire traite de la violence physique, institutionnelle et médico-psychiatrique retrouvée en prison et de son impact sur le rapport au corps. A cette occasion un certain paradoxe de la médecine carcérale est pointé. L’évolution de ce rapport au corps, de l’incarcération jusqu’à la perspective d’une libération, est également déployée. Enfin, il est question des actualisations de ce rapport au corps observées par les médecins généralistes et psychiatres de prison. L’appellation « actualisation » témoigne de ce rapport au corps qui tend à apparaître sur ou par le biais du corps. Trois actualisations sont particulièrement visées : la toxicomanie et la dépendance, l’automutilation et la psychosomatisation. Pour terminer, la problématique de l’impact de l’institution carcérale sur le rapport au corps du détenu est restituée dans une thématique plus large considérant l’identité et la réinsertion de la personne détenue.


Référence bibliographique |
Dussart, Sarah. L'impact de l'institution carcérale sur le rapport au corps du détenu : la représentation des médecins généralistes et psychiatres de prison. Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, Université catholique de Louvain, 2015. Prom. : Brackelaire, Jean-Luc ; Adam, Christophe. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:2471 |