Fischer, Emilie
[UCL]
Szmalec, Arnaud
[UCL]
Bragard, Anne
[UCL]
Smalle, Eleonore
[UCL]
La dysphasie se définit comme étant un trouble spécifique, sévère et persistant du développement du langage oral chez l’enfant. Cette définition s’inscrit dans la perspective des théories d’un langage unitaire, module pouvant dès lors être spécifiquement altéré. Néanmoins, ces dernières années, les recherches tendent à montrer l’existence de substrats neuro-anatomiques et computationnels partagés par le langage et des fonctions non langagières, en particulier les fonctions mnésiques. Ces dernières joueraient un rôle non négligeable dans l’apparition des signes de dysphasie. Cette présente étude s’est basée sur ce corpus théorique pour aborder différentes notions. Ainsi, au travers de l’analyse de l’implication des processus mnésiques dans la dysphasie, nous avons tenté de répondre à des objectifs non seulement théoriques mais également cliniques. D’un point de vue théorique, nous avons essayé de mettre à l’épreuve certaines hypothèses énoncées par la Théorie du Déficit Procédural, selon laquelle les enfants dysphasiques souffriraient notamment d’un déficit global de la mémoire procédurale. Pour ce faire, nous avons utilisé un paradigme de type « Hebb learning » auprès d’enfants dysphasiques et tout-venant de 6 à 9 ans, afin d’investiguer leurs capacités mnésiques procédurales verbales et visuo-motrices. Des résultats mitigés sont ressortis des analyses, révélant des performances d’apprentissage implicite verbal (marginalement) inférieures chez les enfants dysphasiques par rapport aux participants contrôles du même âge, mais une absence totale d’apprentissage implicite visuo-moteur dans les deux groupes. Toutefois, différents éléments peuvent expliquer ce pattern de résultats. Sur le plan clinique, nous souhaitions trouver un outil thérapeutique efficace visant à compenser le trouble d’apprentissage de nouvelles formes phonologiques de mots présent chez les enfants dysphasiques. Cette difficulté résultant majoritairement d’un déficit de la mémoire à court terme verbale (et probablement également d’une faiblesse mnésique déclarative verbale), l’utilisation d’un support gestuel représentationnel favorisant la mobilisation des ressources visuo-spatiales et motrices pourrait être un outil particulièrement prometteur. Nous avons donc investigué ce créneau en comparant les performances d’apprentissage de nouvelles formes phonologiques de mots dans deux conditions (avec versus sans support gestuel associé), et ce, chez des enfants tout-venant et dysphasiques. Les résultats obtenus se sont accordés avec nos hypothèses, révélant des performances d’apprentissage supérieures lorsqu’un geste représentationnel est associé au nouveau mot à apprendre, avec un effet plus marqué dans le groupe d’enfants dysphasiques.


Référence bibliographique |
Fischer, Emilie. Implication des processus mnésiques implicites et explicites dans la dysphasie. Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, Université catholique de Louvain, 2015. Prom. : Szmalec, Arnaud ; Bragard, Anne ; Smalle, Eleonore. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:2446 |