Les stéréotypes criminels : l'attractivité et la typicité du visage influencent-t-elles la perception de la criminalité indépendamment de l'origine ethnique ?

Les erreurs d’identifications sont courantes lors de témoignages oculaires. En effet, les individus semblent avoir des stéréotypes sur l’apparence criminelle. Des études ont montré que les individus ont non seulement des stéréotypes concernant l’origine ethnique attribuée à un criminel en fonction du crime commis (Osborne et Davies, 2012), mais que d’autres stéréotypes attribués à la population africaine l’associeraient à des crimes plus violents (Hurwitz et Peffley, 1997). Cette étude suggère que les africains seraient perçus comme plus susceptibles de commettre des crimes violents contrairement aux caucasiens. L’attractivité faciale et la typicité (traits du visage) jouent également un rôle dans la perception de criminalité. Saladin, Saper et Breen (1988) ont montré que les personnes non attractives sont plus susceptibles d’être jugées et vues comme étant coupables de meurtres ou de vols à mains armées par rapport aux personnes attractives (cité par Burns et Farina, 1992). Blair, Judd et Chapleau (2004) ont quant à eux montré que la typicité et plus spécifiquement les traits du visage représentatifs de la population africaine étaient associés à la criminalité et aux crimes violents. En sachant qu’un crime peut être associé à une ethnie, nous avons voulu savoir s’il en était de même lorsque ce crime était neutre, donc non associé à une ethnie. Nous avons donc émis l’hypothèse que l’attractivité et la typicité du visage influencerait la perception de criminalité des visages, au détriment de l’origine ethnique. Nos résultats ont montré que, lors d’un crime neutre, l’origine ethnique avait peu d’influence dans l’identification d’un visage vu comme criminel. Conformément à nos attentes, l’attractivité et la typicité ont effectivement influencé les participants dans le choix d’un criminel potentiel.