Maiter, Severine
[UCL]
Grynberg, Delphine
[UCL]
Ce mémoire expérimental a pour but d’investiguer l’empathie et plus particulièrement, ses composantes affective et cognitive, dans l’anorexie. Ce sujet est peu étudié dans la littérature, en particulier concernant l’empathie affective. De plus, le type d’anorexie mentale n’a pas souvent été pris en compte dans ces différentes recherches. Les résultats concernant l’atteinte relative des différentes composantes de l’empathie dans l’anorexie sont contradictoires. A l’aide de différentes tâches sur ordinateur et questionnaires nous avons évalué l’empathie affective et ses conséquences, la détresse émotionnelle, la contagion, l’évitement et le soutien, ainsi que l’empathie cognitive auprès d’une population clinique de 37 anorexiques (29 participantes atteintes d’anorexie restrictive et 8 participantes atteintes d’anorexie purgative) âgées entre 16 et 49 ans et d’un groupe contrôle de 30 participantes ne présentant pas d’anorexie mentale et se situant dans la même tranche d’âge, dans le but de comparer les résultats ainsi obtenus. Les résultats de ce mémoire attestent d’un déficit d’empathie affective et d’empathie cognitive chez les personnes atteintes d’anorexie mentale, le type d’anorexie n’affectant pas l’altération relative de ces deux composantes. En effet, les anorexiques font preuve d’un moins grand partage émotionnel et d’une plus grande détresse face à des personnes en difficulté, entrainant un comportement d’évitement. De plus, elles éprouvent des difficultés quant à l’identification des expressions faciales émotionnelles affectant le décodage de l’état mental d’autrui. Elles démontrent aussi une moins bonne inférence de l’état mental d’autrui, surtout concernant les émotions positives. En outre, les anorexiques éprouvent une plus grande difficulté à identifier leurs propres émotions et à les exprimer à autrui, présentent plus de méfiance dans leurs relations interpersonnelles et attestent de difficultés quant à la régulation des émotions d’autrui. Les anorexiques adoptent un comportement prosocial limité, évitant les situations les confrontant à des personnes en difficulté ou à des sentiments négatifs, et ne parviennent pas à identifier correctement les émotions faciales et les états mentaux d’autrui. Le manque d’empathies affective et cognitive a un impact sur leur vie sociale et leurs relations interpersonnelles, appauvrissant leur communication et leurs échanges sociaux.


Bibliographic reference |
Maiter, Severine. L'empathie affective et l'empathie cognitive dans l'anorexie. Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, Université catholique de Louvain, 2015. Prom. : Grynberg, Delphine. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:2654 |