Après l’éthique, le droit comme nouveau magistère ? Enjeux pour appréhender la fin de vie et le sens des pratiques

Si on ne peut que se réjouir que la loi Léonetti (22 avril 2005) fasse place à la subjectivité du malade en fin de vie, complétant la loi du 5 mars 2002 relative aux droits du patient, il semble légitime de s’interroger, au niveau de l’évaluation éthique des pratiques soignantes, sur l’importance qu’occupe de nos jours le recours au référentiel juridique. Ne risque-t-il pas, par effet de mode ou de confort décisionnel, de suppléer l’interrogation relative à l’incertitude morale de l’action bonne ? En ce sens, le recours excessif à la loi pourrait occulter les enjeux éthiques de certains processus décisionnels.//The French law of 22 April 2005 most appropriately recalled the subjectivity of the terminally ill patient, completing the law of 5 March 2002 concerning patients’ rights. The question now becomes one of the impact of legal claims on our evaluation of healthcare practices. There may be a risk of masking, by an effect of mode or decisional comfort, the interrogations concerning the moral uncertainty of good actions. In this light, excessive reference to the legal framework might overshadow the ethical issues so inherent in certain decision making processes.