Abstract |
: |
L'Universalité des droits de
l'homme est le thème analysé par
Robert Badinter et Georges-Henri
Dumont dans la première partie.
Robert Badinter fait remarquer qu'il
règne à l'égard des droits de l'homme
une sorte d'oecuménisme, exception
faite de certains rares pays comme
l'Iran et l'Afrique du Sud. Mais la
majorité des pays tout en soutenant
les droits de l'homme ont des réserves.
Ainsi par exemple, seulement 87
États ont à ce jour adhéré et ratifié le
pacte fondamental de 1966 sur les
droits civils et politiques. En outre,
«l'une des grandes causes des droits
de l'homme aujourd'hui ce sont les
droits de la femme» soutient l'auteur
mais qui ne partage pas l'idée d'une
déclaration universelle des droits de
la femme à côté de la déclaration universelle
des droits de l'homme. Il
aborde tour à tour le pluralisme et
l'universalité des droits de l'homme,
ce qu'il appelle «une sorte de galaxie
de droits des êtres humains», mais le
pluralisme ne doit pas signifier indifférence,
ce qui laisse donc entrevoir le
droit à l'ingérence. Il termine son article
par les garanties indispensables
au respect des droits de l'homme.
L'intervention de Georges-Henri
Dumont analyse les actions concrètes
de 1'UNESCO en matière de droits de
l'homme. Les travaux des experts, les
différentes publications dont notamment
le manuel de Karel Vasak destiné
à l'enseignement des droits de
l'homme dans les universités et l'action
normative dont notamment les
conventions, les recommandations et
les déclarations sont des éléments
importants dont fait mention l'auteur.
Dans la deuxième partie, les droits
fondamentaux sont analysés sous divers
aspects. Jean Etienne aborde
l'analyse sous l'angle philosophique
en affirmant que la dignité qui s'attache
à chaque personne et qui la rend
objet d'un respect inconditionnel est à
la base de la théorie des droits de
l'homme, l'homme dans sa dignité universellement
humaine. Guy Haarscher
fait un certain nombre de considérations
sur la notion de droit de l'homme
dans sa relation avec la notion de droit
collectif; l'homme est considéré ici en
tant qu'individu comme tel, où qu'il
soit, quel qu'il soit. La morale des
droits de l'homme est selon l'auteur
«de défendre non pas les gens qu'on
aime, mais également, et surtout, ceux
que l'on n'aime pas ou auxquels on est
tout à fait indifférent, des gens qu'on
ne connaît pas, qu'on ne connaîtra jamais,
et qui n'existent peut-être même
pas encore...». Ensuite, les aspects juridiques
ont été abordés par divers
auteurs dont entre autres Eric Totah,
Noël Madounga, et Pierre Verjans.
Jean Pierre Machelon résume l'ensemble
des thèmes abordés dans sa
synthèse qui clôt cette partie. L'auteur
fait mention de la théorie des générations
des droits de l'homme : droits civils
(18e siècle), droits économiques (19e
siècle) et les droits dits de solidarité
(20e siècle).
La plupart de ces idées sont reprises
dans la dernière partie et analysées
en rapport avec la Résolution de
Dakar, la Charte africaine des droits
de l'homme, la Charte de Banjoul et la
Communauté économique européenne.
On constate que la notion de solidarité
francophone prend de plus en plus corps
en ce qui concerne les droits fondamentaux
de l'homme.
C'est sans aucun doute une contribution
très utile à la connaissance des
droits de l'homme, notamment dans
l'espace francophone d'Afrique où s'organise
la démocratie. |