Watthee-Delmotte, Myriam
[UCL]
Tard venu à la littérature dans le sillage d’une analyse, puis devenu analyste, Henry Bauchau est aujourd’hui un écrivain âgé de 96 ans, toujours actif.
Depuis toujours, ses journaux lui permettent de se forger une "identité narrative" par l’anamnèse et l’affleurement de l’inconscient, et de construire son oeuvre par un métadiscours dans lequel il témoigne de l’importance de l’aléa : rencontres, lectures, événements. L’écrivain, comme son Oedipe, est "sur la route" et le temps qu’il passe à se perdre est en réalité celui par lequel il acquiert l’essentiel. Là se situe la singularité de son univers qui, tout en faisant une large place à la mort, instaure un rapport constructeur au temps.
Initialement destinés à l’auteur seul, ces journaux ont été publiés à la demande d’un éditeur, et le découpage de leur matière en regard de l’oeuvre les fait apparaître comme les coulisses de la création. Nous analyserons le rôle cette "trace" joue dans la figuration de l’auteur (l’autoportrait symbolique élaboré) et dans la réception de l’œuvre. Nous observerons tout particulièrement le Journal Les temps difficiles qu’Henry Bauchau fait paraître cet automne, qui correspond à une période critique de sa vie (1972-1983) et à un moment de piétinement sur le plan de la création.


Bibliographic reference |
Watthee-Delmotte, Myriam. L’écriture et le temps constructeur : à propos des journaux d’Henry Bauchau.Séminaire du Groupe de contact FNRS « Cliniques de la création », programme « Traces de création » (Namur, 12/11/2009). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/82817 |