Germain, Marc
[Uiversité de Lille 3 et UCL]
Cet article s’interroge sur les limites bio-physiques à la croissance économique, et en particulier sur les conditions susceptibles de conduire à l’effondrement de l’économie. L’intention est d’étudier comment la naissance et la croissance (à travers l’accumulation du capital) d’une économie est susceptible d’affecter le fonctionnement de son environnement modélisé sous la forme d’un cycle naturel. L’analyse concerne non seulement les équilibres à long terme du système formé par l’économie et son environnement, mais aussi la dynamique transitoire. Le modèle est susceptible de comportements variés, pouvant conduire à des équilibres de long terme très différents. Partant de l’équilibre du cycle naturel sans économie, la naissance et la croissance d’une économie au sein du cycle naturel peut conduire selon la valeur des paramètres à (i) un nouvel équilibre de long terme qualitativement similaire à celui d’origine, (ii) un nouvel équilibre de long terme qualitativement dégradé (sur le plan environnemental) par rapport à celui d’origine, ou (iii) la ”mort” (c'est-à-dire l’effondrement irréversible) du système cycle naturel - économie. Dans le cas (ii), la convergence vers un équilibre de long terme dégradé peut se faire après un effondrement transitoire du capital et de la production, effondrement qui n’implique donc pas la ”mort” du système (comme dans le cas (iii)). Un progrès technique permettant de dématérialiser la production, ce qui ceteris paribus est favorable à l’environnement, réduit aussi les coûts d’extraction et stimule l’accumulation du capital, ce qui est négatif pour l’environnement. Les simulations montrent que le deuxième effet l’emporte sur le premier, et que la dégradation de l’environnement est d’autant plus forte que progrès est élevé. Dans certains cas, un progrès technique trop élevé peut déstabiliser le système et le conduire vers une issue catastrophique.
Bibliographic reference |
Germain, Marc. Limites à la croissance dans le cadre d’un cycle naturel. IRES Discussion papers ; 2011008 (2011) 30 pages |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078/74871 |