Taskin, Laurent
[UCL]
L'introduction d'une nouvelle forme d'organisation du travail s'accompagne souvent de l'évolution des pratiques de gestion et des relations de travail. Ces modifications sont en partie voulues et imposées, d'autres sont le résultat de leur appropriation par les acteurs. En rompant avec une certaine unité de temps, de lieu et d'action, le télétravail altère fondamentalement la structure du travail et de la supervision. L'objet de cette recherche est l'étude de l'évolution des règles sociales qui accompagnent la pratique du contrôle dans le cadre de l'introduction du télétravail. Quel est le processus de production, de transformation et d'intériorisation de ces règles, supposées plus individuelles et plus subjectives ? En se basant sur une étude de cas qualitative réalisée au sein d'un service public, par le biais de 28 entretiens semi-directifs, cette contribution illustre la nécessaire re-régulation des modes de contrôle dans le cadre du développement d'un projet de télétravail. Celle-ci s'est opérée par le biais de régulations de contrôle et de régulations autonomes, transformant les règles du jeu existantes, sans pour autant que le télétravail ne se développe. Afin de comprendre cet échec, il est proposé de considérer que ces règles du jeu, fruits du processus de régulation en oeuvre autour de la notion de déspatialisation, entrent en conflit avec des règles du jeu plus globales, c.-à-d. avec les principes généraux d'organisation bureaucratique largement basés sur la présence et la visibilité des individus que nous proposons de nommer des " conventions ".
Bibliographic reference |
Taskin, Laurent. Déspatialisation et re-régulation des modes de contrôle. Le cas du télétravail dans le secteur public. IAG Working Papers ; 2006/15 (2006) |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/5507 |