Pleyers, Geoffrey
[UCL]
Centrer le regard sur les processus de subjectivation ne doit pas conduire à oublier les conditions matérielles et les questions de la justice sociale, des inégalités, des discriminations ou de la précarité, mais à voir sous un nouveau jour le rapport entre les individus et les institutions. Le processus de subjectivation, entendu comme la construction de soi comme principe de sens, est profondément personnel. Il ne se déploie pas pour autant dans un vide social mais dans des conditions concrètes de la vie. Si les institutions sociales ne peuvent accomplir ce processus à la place de l’individu, elles jouent un rôle essentiel face à l’inégalité des ressources dont disposent les individus et fournissent les « supports » qui leur permettent de circuler dans un espace balisé par trois pôles : 1) une identité culturelle, 2) une participation individuelle à la vie économique et politique et 3) une capacité à être sujet de son expérience personnelle, à créer sa propre existence, à exercer sa capacité créatrice, à mettre en correspondance sa conscience et son action.


Bibliographic reference |
Pleyers, Geoffrey. Subjectivation et Etat social face au néolibéralisme. In: Manuel Boucher, Geoffrey Pleyers & Paola Rebughini, Subjectivation et désubjectivation, Editions de la MSH : Paris 2017, p. 115-120 |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/283722 |