Branders, Chloé
[UCL]
Dans le cadre d’une observation participante en prison, les chercheurs sont amenés à se repositionner sans cesse. Entre prise de distance scientifique et engagement personnel, ils sont confrontés aux caractéristiques spécifiques du terrain investi qui viennent heurter plus ou moins violement leur éthique voir leur vison politique. La recherche doctorale actuellement menée à l’Université catholique de Louvain, concerne le théâtre-action dans les lieux d’enfermement (Prisons et IPPJ) et suppose un engagement personnel et émotionnel car il est aussi artistique. En effet, la pratique du théâtre-action dans laquelle la chercheuse est impliquée, au même titre que les personnes recluses, suppose notamment l’exercice d’un certain lâcher-prise : dans les improvisations, les exercices d’échauffements et les rapports qui se jouent autour de cette pratique artistique. Ce que R. Cappi nomme «péril» constitue le modèle éthique et politique de la recherche, cela suppose une nécessaire réflexivité et la possibilité d’un changement radical dans le chef de la chercheuse qui décide et accepte d’avancer en déséquilibre, vers l’inconnu. Comment s’ajuster éthiquement, intellectuellement et personnellement dans une recherche de ce type en prison ? Quelle position adopter face à un système totalisant qui détermine toutes les interactions ? Quel rôle jouer dans le groupe et sur scène ? Entre prise de distance scientifique et spontanéité artistique, de quelle manière peut être vécue une telle recherche ethnographique en prison ?
Bibliographic reference |
Branders, Chloé. Le théâtre-action en prison : Le péril comme position de recherche .Journée d'étude. Prison et méthode de recherche (ENS Cachan Paris, 03/12/2015). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/283434 |