Composition de l’architecture Somba : Du Tata au Paysage

Cette thèse aborde l’habitat Somba du nord-ouest du Bénin avec un point de vue différent, mais complémentaire, qui repose sur la théorie médiationniste de l’architecture. A cet effet, elle oppose à la démarche taxinomique jusque-là empruntée, une approche générative permettant d’étudier les unités et les principes d’intégration de la composition de cet habitat. La recherche ne s’intéresse donc pas aux traits caractéristiques et aux variations d’un modèle comme l’ont fait les études précédentes. Dès lors, il ne s’agit pas de considérer le Tata Somba comme une entité intègre et séparée de toute autre, mais bien comme une entité constituée en elle-même d’unités élémentaires, et comme une entité constitutive, au-delà d’elle-même, d’ensembles plus étendus. Par degré d’intégration, ces ensembles sont : le Tata Somba, la demeure, le village et le paysage. La thèse apporte deux éléments décisifs : l’existence d’une grammaire architecturale qui structure la formulation de l’habitat Somba et le rend capable d’adaptation et même d’évolution ; l’étendue de l’habitat Somba, lequel ne peut être limité à la seule unité d’habitation qu’est le Tata. L’existence d’une telle grammaire et l’extension de l’habitat Somba suggèrent d’une part, que la préservation du patrimoine Somba réclame la connaissance et le respect de cette grammaire architecturale, et d’autre part, que toute action de préservation et de valorisation de l’habitat Somba doit prendre en compte non seulement les Tata Somba, mais aussi tous les éléments constitutifs du Paysage Somba. Nous espérons que cette thèse permettra, sur le long terme, de mieux définir les stratégies et les mécanismes de sauvegarde et de valorisation du patrimoine culturel du peuple Somba en particulier et de tout patrimoine similaire en général.