Sécurité et défense du territoire dans les États d’Afrique Centrale

Les menaces sécuritaires sont des défis permanents pour les États africains, particulièrement ceux de l’Afrique Centrale. En effet, cette partie du continent rencontre une profusion de la criminalité organisée (transnationale et transfrontalière) aux multiples conséquences pour ces pays, parmi lesquels l’on compte plusieurs États fragiles (Centrafrique, République Démocratique du Congo, Tchad) selon les observations de divers créateurs d’indexation (Fond pour la Paix, Banque mondiale, etc.). Pour lutter contre ces menaces multiscalaires (quartiers, arrondissements, villes, provinces) et protéiformes (porosité des frontières, cybercriminalité, grand banditisme, groupes armés, etc.), le couple sécurité et défense est important. La défense du territoire peut être efficace, que si la sécurité nationale et la sécurité intérieure parviennent à maintenir ces menaces à un niveau minimal, qui n’entraîne pas la déstabilisation des institutions, l’insécurité des espaces de vie et de mobilités, l’instabilité des régions crisogènes récurrentes et entrave à la sécurité humaine. De ce fait, le constructivisme et les approches critiques de la sécurité nous serviront de boussole dans la présente réflexion, qui vise à examiner les dispositions théoriques et l’opérationnalisation pratique des mesures mises en place pour faire face aux dangers pluriels que subissent les États d’Afrique Centrale. Outre les instruments juridiques en la matière, la régionalisation sécuritaire et les mesures de sécurité et de défense dans ces pays, nous verrons en quoi les zones de trafic transfrontalier (ex : frontière Cameroun-Guinée-Gabon ; RCA-Cameroun) et les zones tension (ex : RCA-Tchad-Soudan) participent à la circulation des facteurs de risques sécuritaires (les produits défectueux et contrefaits, les stupéfiants, etc.), malgré la présence des agents des douanes et les soldats des armées nationales aux postes frontaliers. Ainsi, au regard des mutations des menaces, il serait souhaitable que les États d’Afrique Centrale renforcent les outils logistiques, techniques, etc., de leur sécurité et défense. Dans cette perspective, l’élaboration d’une doctrine de sécurité claire dans chaque État et la réforme du secteur de la sécurité sont essentielles.