Willems, Geoffrey
[UCL]
La recherche sur les embryons ouvre assurément des perspectives thérapeutiques extraordinaires. Elle permet, notamment, de mieux comprendre le développement embryonnaire et d’améliorer les techniques de procréation assistée. En outre, les cellules souches embryonnaires humaines (en abrégé « CSEh ») sont d’ores et déjà utilisées dans des recherches cliniques afin de lutter contre la cécité, le diabète, la maladie de Parkinson ou encore certaines insuffisances cardiaques graves. Enfin, le nouveau procédé d’édition du génome (appelé « CRISPR/Cas9 ») pourrait à l’avenir permettre de corriger certaines anomalies génétiques au stade embryonnaire afin de prévenir la mucoviscidose, l’hémophilie, les myopathies ou encore certains cancers. Dans le même temps, la recherche sur l’embryon suscite des inquiétudes éthiques considérables. Elle implique en effet une forme de « disponibilisation » ou de « réification » de la vie humaine dans un contexte où le statut précis de l’embryon demeure extrêmement controversé. Des voix s’élèvent ainsi contre la destruction des embryons pour le prélèvement de CSEh destinées à la recherche. Un large consensus existe en outre aujourd’hui contre toutes velléités d’utiliser le procédé CRISPR/Cas9 pour apporter à l’embryon des modifications génétiques transmissibles à la descendance. Au regard de ces perspectives enthousiasmantes et de ces inquiétudes légitimes, la régulation juridique de la recherche sur les embryons in vitro doit nécessairement tendre à dégager les termes d’un équilibre satisfaisant entre la promotion de la recherche biomédicale et l’affirmation de valeurs éthiques.
Bibliographic reference |
Willems, Geoffrey. La régulation européenne de la recherche sur les embryons in vitro. In: Droit & santé - Revue luxembourgeoise, Vol. 2020, no. 3, p. 9-23 (2020) |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/270952 |