Petel, Matthias
[UCL]
L’approche comportementale qui prend en compte les biais cognitifs des individus pourrait renouveler les outils des autorités publiques afin d'accélérer la transformation écologique des modes de vie. Puisque nos choix de consommation sont le fruit de de nos automatismes et de notre environnement social autant que de notre raison, l’État pourrait instrumentaliser les biais cognitifs des citoyens afin de guider leurs décisions vers certaines finalités déterminées, en l’occurrence écologiques. Plutôt que d’user de la coercition ou de l’incitation financière, l’État deviendrait l’architecte d’environnements propices à des comportements durables. Par de légères modifications du contexte au sein duquel les individus effectuent leurs choix, l’État pourrait transformer les habitudes de consommation. Après être revenu sur la théorie de l'économie comportementale et sa rupture avec l'Homo oeconomicus néoclassique, cette contribution développe une critique du potentiel de cette approche face à la catastrophe environnementale. L'économie comportementale reste tributaire de l’individualisme méthodologique néoclassique. Dès lors, l'enjeu écologique serait réduit à des comportements individuels au détriment d'une approche structurelle. L'objectif est de modifier les comportements de consommation en vidant de sa substance politique la question écologique.
Bibliographic reference |
Petel, Matthias. Renouveler la régulation des modes de vie par les outils de l’économie comportementale. In: Olivier De Schutter & Tom Dedeurwaerdere, L'État partenaire. Transition écologique et sociale et innovation citoyenne, Presses universitaires de Louvain : Louvain-la-Neuve 2022 |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/266053 |