Wiard, Victor
[USL-B]
Lits, Brieuc
[USL-B]
Dufrasne, Marie
[USL-B]
Algorithmes de recommandation, intelligence artificielle, chatbot, robot journalisme, ... Les technologies de l'information et de la communication recourent aujourd'hui de plus en plus à des formes avancées d'automatisation. Les médias qui se basent sur ces technologies peuvent être qualifiés "d'automatisés" : ils ont la particularité de pouvoir s'auto-organiser et présenter aux utilisateurs certains de leurs contenus, sur base de règles établies par leurs créateurs, mais en l'absence de leur intervention et de leur supervision directe. Le recours au traitement informatisé de données massives contribue à reconfigurer les conditions actuelles de production, de diffusion et de réception de ces médias. Ces mécanismes automatisés n’offrent généralement que peu de transparence à leurs utilisateurs. Ceci alimente aujourd’hui de nombreux fantasmes, optimistes ou pessimistes, quant à l’automatisation potentielle de nombreux domaines de la société. La notion d’automatisation soulève au moins trois grandes catégories de questionnements. D’abord, l'automatisation de l’agencement des médias sur les réseaux sociaux à travers des algorithmes de recommandation et de classement tente de répondre au problème global de l’abondance d’information sur Internet. Ces algorithmes sont créés par des individus et ne sont pas neutres. Il convient dès lors de se poser la question de l'automatisation du point de vue de la production, de la hiérarchisation et de la diffusion. Ensuite, l'automatisation de l'interaction avec ces médias engage nos corps. Via des interfaces pensées en profondeur, ils nous encouragent à privilégier nos automatismes au détriment d’usages plus conscients. Les interactions entre humains et machines, les formes que prennent celles-ci ainsi que leur design génèrent donc des questions d’ordre éthique et épistémologique. Enfin, l'automatisation des processus de présentation des contenus a fait basculer le processus de diffusion médiatique d’une validation a priori -historiquement par les journalistes dans les salles de presse- à une vérification a posteriori -par des robots et modérateurs. Cette responsabilité est même accrue si l’on considère que chaque micro-pratique (clic, like, partage, etc.) va modifier non seulement les propositions de contenus pour l’utilisateur mais aussi pour le réseau dans son ensemble, faisant émerger des questionnements autour des perceptions et usages des médias automatisés. Ces évolutions impliquent d'unir praticiens et chercheurs du champ de l'éducation aux médias pour réfléchir ensemble aux enjeux posés par les médias automatisés et leurs utilisations. Comment développer une réflexivité par rapport à ces médias ? Comment encourager des usages critiques ? Selon quelles stratégies éducatives et quelles pédagogies ? Au-delà du travail éducatif à réaliser avec les usagers de ces médias, il convient également de questionner les enjeux éthiques pour les développeurs et les responsables éditoriaux impliqués dans les processus de conception et de diffusion de ces médias. Face à cette automatisation médiatique croissante, nous pouvons être tenté de formuler de nouveaux cadres conceptuels plus à même d’appréhender la nature numérique de ces pratiques. Pourtant, est-ce que les théories médiatiques qui ont contribué à l’analyse de ces enjeux sous un autre paradigme technologique sont aujourd’hui obsolètes ? Est-ce que penser les conditions de production, diffusion et réception de l’information aujourd’hui implique nécessairement de développer de nouveaux cadres conceptuels plus à même d’appréhender la nature informatisée des canaux médiatiques actuels ? A travers le prisme du concept de « médias automatisés », cet atelier visera à esquisser les enjeux propres à l’usage de ces dispositifs et à dégager les cadres conceptuels pertinents pour nous donner les clés de lecture nécessaires à l’éducation aux médias de demain. Venez en débattre avec nous ! Étudiants intéressés par la question, jeunes chercheurs, experts, praticiens et acteurs de terrain, cette journée se veut ouverte au plus grand nombre. L’atelier sera décomposé selon trois axes principaux: Axe 1 : Automatisation de la chaîne de production de l’information: de la production à la diffusion #algorithmes #bulles de filtre #IA #robotjournalisme Intervenants chercheurs : Antonin Descampe (UCLouvain) et Louis Escouflaire (UCLouvain) Intervenants terrain : Maxime Verbesselt (Action Médias Jeunes) Axe 2 : Interagir avec des médias automatiques : entre automatismes et autonomie #interface #design #réflexivité #éthique Intervenants chercheurs : Arnaud Claes (UCLouvain) et Jerry Jacques (UCLouvain) Intervenants terrain : à confirmer Axe 3 : Perceptions, usages et éducation aux médias automatisés #usages #compétences #publics #discours Intervenants chercheurs : Victor Wiard (USL-B) et Brieuc Lits (USL-B) Intervenant terrain : Daniel Bonvoisin (Média Animation asbl)
Bibliographic reference |
Wiard, Victor ; Lits, Brieuc ; Dufrasne, Marie. Axe 3 : Perceptions, usages et éducation aux médias automatisés.Médias automatisés : quels enjeux pour l’éducation aux médias de demain ? Atelier-rencontre pour les praticiens, experts et cher (Bruxelles, 08/09/2021). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.3/253907 |