Debruyne, Emmanuel
[UCL]
Rezsöhazy, Elise
[UCL]
De 1914 à 1918, la Belgique et la France occupées par les forces armées allemandes sont une aubaine pour les services de renseignement alliés qui peuvent y récolter, au plus près de leur adversaire, des informations intéressant directement son effort de guerre. Ils ne peuvent toutefois pas installer directement leurs antennes en territoires occupés, où plusieurs forces de police secrète attachées d’une part au régime d’occupation, le Gouvernement général, et d’autre part aux armées, sont créées pour protéger les secrets militaires allemands. Pour diriger les opérations d’observation en pays occupé, les Pays-Bas s’avèrent être une alternative de premier choix. Dès le début du conflit, ce pays neutre constitue la base arrière des services de renseignement belges, français et britanniques qui y établissent une série d’antennes qui elles-mêmes organisent ou tirent parti d'une « résistance avant la lettre » dans les zones envahies . Cette résistance se développe surtout dans le Gouvernement général, et avec plus de difficultés dans les zones des Étapes, où la densité de troupes allemandes est très élevée. Plus de 6500 Belges et Français, répartis en plus de 200 réseaux de renseignement, sont employés par les services alliés . L’effort principal est concentré vers le renseignement ferroviaire, destiné à reconstituer les mouvements de l’ennemi. La collecte est pénible, mais la transmission est bien plus périlleuse, puisqu’il faut assurer la liaison avec les Pays-Bas.
(ger)
Von 1914 bis 1918 waren die von der deutschen Armee besetzten Länder Belgien und Frankreich ein Glücksfall für die Nachrichtendienste der Alliierten, die hier in nächster Nähe ihrer Gegner interessante Informationen über deren Kriegsanstrengungen gewinnen konnten. Allerdings konnten sie ihre Sender nicht direkt auf besetzten Gebiet aufstellen, wo mehrere Geheimpolizeien aktiv waren, die zum einen dem Besatzungsregime, der Generalgouvernement, zum andern den Armeen unterstellt waren. Um im besetzten Land Beobachtungsoperationen zu leiten, erwiesen sich die Niederlande deshalb als erstrangige Alternative. Seit Anfang des Konflikts stellte dieses neutrale Land die Drehscheibe für die belgischen, französischen und britischen Geheimdienste dar, die hier eine Reihe von Stellen errichteten, die sie selber organisierten oder für die sie eine Art "Résistance avant la lettre" In den überfallenen Gebieten nutzten. Dieser Widerstand entwickelte sich vor allem Im Generalgouvernement und, unter grösseren Schwirigkeiten, In den Etappen, wo die deutsche Truppen sehr dicht standen. Mehr als 6500 Belgier und Franzosen, verteilt über mehr als 200 Spionagenetzwerke, wurden von den alliierten Diensten angestellt. Ihre Anstrengungen richteten sich hauptsächlich auf die Eisenbahnen, um die Bewegungen des Feindes nachzuzeichnen. Die Sammlung der Informationen war mühsam, doch war die Übermittlung noch viel gefährlicher, da stets die Verbindung mit den Niederlanden sichergestellt werden musste.


Bibliographic reference |
Debruyne, Emmanuel ; Rezsöhazy, Elise. Des territoires occupés aux Pays-Bas neutres : extension du domaine de la lutte clandestin. In: Vuilleumier, Christophe, Le renseignement dans les pays neutres, Slatkine : Genève 2021, p. 106-132 |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/243883 |