Fontan, Clément
[UCL]
Cet article a pour but de répondre à deux questions centrales : pourquoi la Banque centrale européenne a-t-elle continué à défendre un modèle orthodoxe de politique monétaire alors qu’elle s’en est éloignée dans sa réponse à la crise de la zone euro ; et comment a-t-elle pu le faire ? Il explore d’abord les racines idéelles de la BCE, dont la création a été permise par la diffusion des idées liées à la nouvelle macro-économie classique et par le modèle orthodoxe de politique monétaire incarné par la Bundesbank. Or, la mise en œuvre d’instruments hétérodoxes pour répondre à la crise des dettes souveraines de la zone euro a engendré des tensions internes et externes qui constituaient un véritable danger pour la Banque. Le dilemme posé par la crise à la BCE consistait donc à mettre en œuvre les mesures nécessaires pour stabiliser la zone euro tout en préservant sa réputation orthodoxe originelle. L’art de la BCE à effectuer ce grand écart est l’objet d’analyse de cet article qui adopte une démarche constructiviste pour étudier l’instrumentation de sa politique monétaire, sa communication organisationnelle et la réception de ce jeu parmi les membres d’une enceinte cruciale de la gouvernance de la zone euro.
Bibliographic reference |
Fontan, Clément. L'art du grand écart : La Banque centrale européenne face aux dilemmes provoqués par la crise de la zone euro. In: Gouvernement et action publique, Vol. 2, no.2, p. 103 (2014) |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/243268 |