Maesschalck, Marc
[UCL]
Avant d’être économiques, éthiques ou strictement sanitaires, les enjeux des réactions provoquées par la pandémie à laquelle notre planète est confrontée sont d’abord politiques. Les systèmes de santé qui ont été mis en tension, la coordination entre les multiples niveaux de la gouvernance sanitaires, les plans d’urgence et de prévention qui ont ou auraient dû entrer en scène, tous ces éléments sont des constructions politiques, le fruit de mécanismes collectifs de décision, le bilan d’un ensemble de choix politiques. Mais il ne suffit pas de s’arrêter à l’audit d’un système après un choc grandeur nature, plus réel que tous les crash tests que l’on aurait pu imaginer. Notre intelligence collective en a aussi pris un coup. L’urgence, la panique aussi devant la sous-estimation des risques et l’impréparation a conduit à des mesures drastiques, inédites, qui ont rappelé les temps les plus sombres du XXème siècle. Quelque chose a basculé, que nous ne sommes pas encore enmesure de nommer, évidemment, que nous pressentons, mais qui a partie liée avec la mise en question des certitudes et l’obligation d’adopter d’autres usages, d’autres modes relationnels, d’autres habitudes de travailler, de vivre et même d’aimer ses proches (visiter ses parents, célébrer ses défunts, etc.).


Bibliographic reference |
Maesschalck, Marc. Pandémie et philosophie politique. (2020) |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/242856 |