Piolat, Pierre Jérémie
[UCL]
Je pose la question : pourquoi accueille-t-on, vient-on en aide, en soutien aux migrants aujourd'hui ? Est-ce parce que les droits de l'homme nous l'intiment ? Veut-on à nouveau permettre aux migrants simplement d'être exploités en espérant que leurs enfants, à la force du coude, finiront peut-être par avoir une meilleure vie ici, malgré les processus de subalternisation que ces enfants de migrants continuent à subir ici depuis plus de soixante ans ? Est-ce parce que nous pensons que les migrants peuvent en étant ici aider les post colonies à survivre ? Mais au-delà nous posons-nous la question : pensons-nous que les migrants ont quelque chose à nous apporter ? Et si nous ne le pensons pas, ne contribuons nous pas à nourrir les discours qui justifient les politiques de fermeture ? Pensons nous que les attaches et conceptions que les migrants amènent avec eux pourront nous être utiles, nous aider à penser, réfléchir, et nous organiser différemment, mieux ? Pensons-nous que nous ne nous en sortirons pas tous seuls face aux défis de l'avenir, parfois proches ? Et alors : Quels moyens pouvons-nous nous donner pour nous ouvrir aux autres en les considérant comme des porteurs de perspectives et de savoirs et non seulement comme des victimes ? Tout ceci nous renvoie à cette autre question : qu'est-ce que le blanc - ou le blanchi -, l’eurocentré, a à gagner dans la perspective décoloniale ? Peut-on continuer à penser que nous sommes la partie du monde qui a le mieux réussie, politiquement, scientifiquement, au niveau des droits des femmes, des droits de ce qu'on appelle l'homme censés concerner aussi la femme sans qu’elle soit nommée ?


Bibliographic reference |
Piolat, Pierre Jérémie. Que peut nous apporter la décolonialité et le dépassement de l’eurocentrisme ?.Cycle "Perspectives postcoloniales & antiracistes" (Lyon, du 8/0/2018 au 17/03/2018). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078/225651 |