Salembier, Chloé
[UCL]
Cet article propose une réflexion sur les ajustements perpétuels que supposent la pratique de terrain et la méthode de « l’observation participante ». Le contexte de recherche est celui d’une « ethnologie dans la ville » (Hayot, 2012) au cœur d’un quartier de Bucarest dont les habitants sont menacés d’expulsion suite aux récents changements de régime de propriété en Roumanie. Ces conditions d’enquête particulières obligent le chercheur à endosser différents rôles et statuts correspondant à des prises de positions que cet article présente chronologiquement entre l’arrivée sur le terrain au printemps 2010 et le dernier séjour de recherche en 2013. Ce parcours semé d’embuches permet de lancer des pistes de réflexion pour envisager les défis méthodologiques, épistémologiques, éthiques et émotionnels qu’il convient de relever pour créer de la connaissance dans un contexte instable et précaire. Afin de répondre à ces questionnements, l’article interroge la dimension artisanale du travail ethnographique qui oblige le chercheur à « sauter dans le vide » lors de son arrivée sur un nouveau terrain et à « marcher sur une corde » tout au long de son parcours de recherche pour tenter de trouver un équilibre entre l’engagement auprès des acteurs locaux et la production de connaissance. Pour terminer, l’article présente des pistes de réflexion concernant le rôle de l’ethnologue dans la recherche urbaine en particulier, et pour la société en général : est-il un médiateur entre les différents acteurs de la ville, un porte-parole des réalités observées ou l’architecte de nouveaux lieux de débats au cœur de nos sociétés contemporaines ?
Bibliographic reference |
Salembier, Chloé. Le funambule : l’ethnologue et la recherche urbaine. L’expérience d’un équilibre fragile . In: ROOSE, Marie-Clotilde, Penser à partir de l'architecture: Poétique, technique, éthique, Presses universitaires de Louvain-la-Neuve : Louvain-la-Neuve 2020, p. 249-276 |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/225016 |