Une typologie du paysage urbain bruxellois dans une perspective de recherche en santé

Guyot, Madeleine [UCL] Araldi, Alessandro Fusco, Giovanni Thomas, Isabelle [UCL]

Les paysages urbains sont le cadre de vie de plus de la moitié de la population mondiale. Les rues servent de support aux activités urbaines et à la mobilité, avec les bâtiments, les jardins et les parcs en toile de fond (Gehl, 1987). La disposition de ce paysage urbain influence la façon de percevoir la ville, mais aussi, plus largement, le bien-être (Guite et al., 2006). Pour soutenir cette approche, Araldi et Fusco (2017) ont développé une méthode, Multiple Fabric Assesment (MFA), dont le but est de caractériser les tissus urbains tels qu'ils sont perçus par les piétons se déplaçant librement dans les rues, c’est-à-dire à partir du réseau viaire. Cette méthode est adaptée et appliquée ici à la Région de Bruxelles-Capitale (19 communes du cœur de l’agglomération) afin d’en caractériser le tissu urbain. L'unité spatiale de base, dite Bande de Proximité, est définie autour de chaque segment de rue. Chacune de ces unités spatiales est définie par 21 indicateurs géométriques et spatiaux de la forme urbaine telle que perçue par le piéton. Ces indicateurs ont été sélectionnés et adaptés suivant les spécificités du contexte géographique, ainsi qu’en lien avec les objectifs de recherche ultérieurs (perspective de recherche en santé). Des analyses géostatistiques (ILINCS) sont réalisées afin d’identifier localement l’association spatiale des indicateurs morphométriques (clusters de grandes valeurs, de faibles valeurs et éléments non significatifs). Une classification bayésienne de ces pat-terns locaux est ensuite effectuée pour identifier et décrire les tissus urbains. Au final, l’application de cette variante de la méthode MFA permet de mettre en évidence douze tissus urbains dans le cas de Bruxelles. Ce résultat met notamment en évidence des éléments propres à l’histoire de la ville, tels que la bruxellisation – destruction d’une partie du centre historique pour construire des bureaux – et les « cités-jardins ». Dans le but de vali-der cette typologie, une série d’enquêtes vont être réalisées auprès de bruxellois. Cette démarche qualitative complémentaire veut explorer la façon dont les habitants perçoivent la continuité morpho-logique de leur rue de résidence en la comparant aux rues environnantes.