Van Cauter, Joel
[UCL]
This research is an attempt to identify, in the works of political actors who are unarguably looked as wise, the elements of a method we could use today in our coexistence. We make the assumption that there is a community of wisdom across times and cultures. In order to validate this, we have compared the works of Confucius (6th century BC), Marcus Aurelius (2nd), Montaigne (16th century), Gandhi (19th / 20th century) and Tenzin Gyatso, the 14th Dalai Lama (20th / 21st century). All are widely regarded as wise, in academic and popular publications. We are building our work on the concepts proposed by François Jullien, a contemporary philosopher and sinologist: his approach by poles, some of his concepts and his analysis of wisdom. Despite his criticisms of a comparative approach, we have adopted this approach. Following Edgar Morin, we used notions to specify points of comparison related to humanity and not to any particular culture. At the end of the comparison, it appears that the five sages have a lot in common: the adhesion to change, the priority given to the need and not the desire, the self-improvement, the spirit as key to access to the world, the idea of a coherent reality, root of the solidarity. Finally, we are drawing the contours of a practical wisdom, a way of life that can be sketched by a set of biases, orientations and practical options. This work fits into the traditional approach of "philo-sophy", the love of wisdom. It is also part of a philosophy of wisdom, a reflective approach in the same spirit as philosophy of science or religion. This approach exists in the Anglo-Saxon world, but is not yet very pregnant in the French-speaking academic space.
(fre)
Cette thèse cherche à identifier, chez des auteurs politiques considérés comme étant des sages, des éléments de méthode susceptibles d’être utilisés aujourd’hui dans une action pour coexister au mieux. Nous faisons l’hypothèse qu’il existe une communauté de sagesse à travers le temps et les cultures. Afin de la vérifier, nous comparons les œuvres de Confucius (VIe siècle av. JC), Marc Aurèle (IIe), Montaigne (XVIe), Gandhi (XIX/XXe) et Tenzin Gyatso, le 14e Dalaï lama (XX/XXIe). Tous sont largement tenus pour sages, comme l’indiquent moult recherches et une notoriété populaire. Nous construisons notre travail sur celui de François Jullien, philosophe et sinologue contemporain : son approche par pôles, certaines de ses notions et son analyse de la sagesse. Malgré ses critiques de l’approche comparative, nous empruntons ce chemin. Nous nous appuyons alors sur les travaux d’Edgar Morin, où nous trouvons de quoi préciser des points de comparaison relatifs à l’humain et non à quelque culture particulière. Au terme de la comparaison, il apparaît que les sages retenus convergent : dans l’adhésion au changement, la primauté du besoin sur le désir, le perfectionnement de soi, l’esprit décisif pour l’accès au monde, l’idée d’un réel cohérent où s’enracine une nécessaire solidarité. Nous concluons en esquissant une sagesse engageante, mode de vie qui peut être schématisé par un ensemble de partis-pris, d’orientations et de voies pratiques. Ce travail s’inscrit dans la démarche originelle de la « philo-sophie », amour de la sagesse. Il s’inscrit aussi dans une philosophie de la sagesse, démarche réflexive du même type que la philosophie des sciences. Cette approche existe dans le monde anglo-saxon, mais est peu présente dans l’espace académique francophone.


Bibliographic reference |
Van Cauter, Joel. Esquisse d’une sagesse engageante : étude comparative des œuvres de Confucius, Marc Aurèle, Montaigne, Gandhi et Tenzin Gyatso à la lumière du travail de François Jullien. Prom. : Stevens, Bernard |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/219614 |