Crombois, Julie
[UCL]
S’il est communément admis que l’espace culturel francophone est passé à côté de l’Expressionnisme allemand après la catastrophe de la Première Guerre Mondiale, certains intellectuels belges francophones se sont cependant attelés à une diffusion du mouvement dans la Belgique littéraire de l’entre-deux-guerres, notamment Paul Colin. Issu des milieux pacifistes d’après-guerre et membre du mouvement Clarté D’Henri Barbusse, Colin fondera avec René Arcos en 1923 la revue Europe, avant de fonder Cassandre. Hebdomadaire belge de la vie politique, littéraire et artistique, en Belgique en 1934. D’abord à vocation purement culturelle, la revue se politise progressivement sous l’impulsion de son fondateur et du critique d’art Georges Marlier et bascule vers une légitimation du régime national-socialiste. Cette tendance se confirmera dès 1940 lorsque Paul Colin fonde Le Nouveau Journal, quotidien collaborationniste au service de la propagande allemande. Cet exposé s’attarde à leur médiation de l’avant-garde allemande dans ces revues. L’Expressionnisme subit en effet en Belgique dès les années 1920 une certaine resémantisation, qui permettra à ces deux figures importantes du champ intellectuel belge francophone de se le réapproprier à des fins idéologiques et de le faire basculer vers un mouvement réactionnaire et révolutionnaire à partir de la seconde moitié des années 1930, au service d’une certaine légitimation du régime national-socialiste.


Bibliographic reference |
Crombois, Julie. Resémantisations réactionnaires : à propos des médiateurs de l’Expressionnisme allemand dans les revues belges francophones de l’entre-deux guerres. .Journée d’études : le statut des périodiques francophones dans le monde (1880-1980) (Le Mans, 11/06/2019). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/216473 |