Somville, Violaine
[UCL]
Gueulette, Emmanuelle
[UCL]
Bodart, Eddy
[UCL]
Le reflux gastro-oesophagien (RGO) est un processus physiologique présent chez les nourrissons et les enfants en bonne santé. Il est à différencier du RGO pathologique associé à des symptômes invalidants ou à des complications. Un traitement par inhibiteur de la pompe à protons (IPP) est proposé en cas de suspicion de RGO pathologique. Les effets indésirables sont nombreux : majoration du risque de sensibilisation aux allergènes alimentaires, augmentation probable du risque d’infections digestives, ORL et respiratoires, diarrhée ou constipation, nausées, … Une étude rétrospective a été réalisée de janvier à juin 2017 sur 2 sites du CHU UCL Namur. Les critères d’inclusion comprenaient un âge inférieur à trois ans et une première consultation en pneumologie pédiatrique. Le but était de relever les prescriptions d’oméprazole chez l’enfant présentant une symptomatologie respiratoire. 107 patients ont été inclus dans l’étude (en excluant les patients atteints de mucoviscidose, de dyskinésie ciliaire primitive, d’un déficit immunitaire ou d’une infirmité motrice cérébrale). 39 (36,4%) avaient bénéficié ou bénéficiaient toujours d’un traitement par oméprazole. 5 pH-métries de 24 heures avant mise en place du traitement avaient été réalisées de même que 5 fibroscopies ORL ayant motivé la prescription. 27 des 39 patients ont été traités par oméprazole pour des plaintes essentiellement respiratoires, les 12 autres pour des plaintes digestives, associées à un encombrement touchant les voies respiratoires supérieures. Les IPP inhibent la sécrétion acide. La fréquence de leur prescription en pédiatrie augmente souvent sans pathogénicité du RGO prouvée. La surprescription d’IPP entraine un coût non négligeable pour le patient, sa famille et la société avec le risque de survenue d’effets indésirables de plus en plus décrits. Sensibiliser les différents praticiens à cette problématique semble indispensable
(eng)
Gastroesophageal reflux is a physiological process in healthy infants and children. It must be differentiated from pathological GERD associated with disabling symptoms or complications. Proton pump inhibitor therapy is proposed in case of suspicion of pathological GERD. There are many side effects: increased risk of sensitization to food allergens, probably increased risk of digestive, ENT and respiratory infections, diarrhea or constipation, nausea, ... . We conducted a retrospective study starting from January 2017 until June 2017 on two sites of UCL Namur CHU. Inclusion criteria were the following: patients younger than three years old and a first consultation in pediatric pneumology. The purpose of the study was to identify which children with high or low respiratory symptoms (other than cystic fibrosis, ciliary dyskinesia, immune disorders or cerebral palsy) effectively received a PPI treatment (omeprazole). 107 patients were included in the study. 39 infants out of those (36.4%) received, or were still receiving, an omeprazole treatment. 5 esophageal pH monitoring had been performed before treatment initiation, 5 oto-rhino laryngoscopies resulted in a PPI prescription due to the presence of inflammatory congestion at the aero-digestive crossroads. 27 out of the 39 patients were treated mainly for respiratory complaints while the other group, the 12 remaining patients, presented digestive complaints with high respiratory symptoms. PPIs inhibit acid secretion. The frequency of their pediatric prescription often increases without proven pathogenicity of GERD. The over prescription of IPP entails a significant cost for the patient, his or her family and the society with the risk of occurrence of undesirable effects more and more described. To point out different practitioners to this issue seems essential.
Bibliographic reference |
Somville, Violaine ; Gueulette, Emmanuelle ; Bodart, Eddy. Surprescription d’inhibiteurs de la pompe à protons dans la pathologie respiratoire de l’enfant : mythe ou réalité ?. In: Journal de Pharmacie de Belgique, Vol. 100, no.3, p. 32-38 (2018) |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/214855 |