Van Ypersele, Laurence
[UCL]
Durant la Première Guerre mondiale, des dizaines de milliers de jeunes Belges se portèrent volontaires pour défendre leur patrie agressée. Dans la tragique euphorie d’août 1914, pas moins de 20 000 hommes rejoignirent ainsi les rangs de l’armée belge1. Cet élan perdurera tout au long de la guerre, même si c’est dans une moindre mesure et même s’il sera de plus en plus difficile de tenter l’aventure. En effet, à partir du printemps 1915, une clôture électrifiée bâtie par l’occupant allemand sépare la Belgique occupée de son voisin hollandais resté neutre. Pourtant, les années passant, des jeunes atteignent l’âge de l’enrôlement, tandis que d’autres qui étaient en âge supportent de moins en moins la dureté et l’iniquité de l’occupation. Tous souhaitent participer activement à la victoire, les armes à la main, c’est-à-dire sur le front, seul lieu où la violence armée est légitime. Aussi bien, les uns vont chercher à rejoindre le front de l’Yser par leurs propres moyens, les autres en faisant appel à des réseaux clandestins de passeurs d’hommes. Mais tous ne réussirent pas dans leur entreprise. Ils seront plus de 10 000 à avoir rallié l’armée belge. Toutefois beaucoup d’autres2 furent arrêtés et emprisonnés, voire déportés en Allemagne. Leurs rêves héroïques de jeunes patriotes échouèrent dans un univers carcéral violent3 auquel ils n’étaient pas préparés. Brisure. Encore peut-on se demander comment ils ont vécu ces expériences inhabituelles, quelles sont les émotions exprimées par ces volontaires de guerre mis en échec et ce que l’expression de leurs émotions dit de leur rapport à un monde chamboulé et à eux-mêmes
Bibliographic reference |
Van Ypersele, Laurence. Trois volontaires de guerre dans les geôles allemandes, 1914-1918. Expériences et émotions.. In: Guerres Mondiales et Conflits Contemporains, Vol. 2017, no.268, p. 135-155 (2017) |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/202968 |