« Couvrez ce sein que je ne saurais voir. Les Pères de l’Église devant la Belle du Cantique des cantiques »

Auwers, Jean-Marie [UCL]

Émile Mâle a écrit à propos du Cantique des cantiques: « Ce vieux poème d’amour, imprégné de tous les parfums, brûlant et fiévreux comme la Syrie, est devenu, dans les commentaires, aussi virginal que les sommets des Alpes ». Et l’exégète canadien Jean-Jacques Lavoie écrit qu’Origène, après avoir s’être automutilé, « a traité le corps textuel du Cantique de la même façon qu’il a traité son propre corps sexuel : (…) Origène a soumis le Cantique à une castration symbolique ». Je voudrais revenir sur ces affirmations pour en évaluer le bienfondé à partir d'Origène et de saint Jérôme.