de Nanteuil, Matthieu
[UCL]
En s’appuyant sur le texte de Judith Butler qui introduit cet ouvrage collectif - « Interpreting Non-Violence », mais aussi sur plusieurs de ses textes qui soulignent le rôle de la vulnérabilité dans l’analyse de la condition humaine, cet article chercher à repérer les éléments d’une théorie de la démocratie dans l’œuvre de la philosophe américaine. A cette fin, il propose de resituer « Interpreting Non-Violence » dans une brève généalogie de sa pensée. Cet exercice montre à quel point la question de la résistance à la violence était présent dès ses premiers écrits ; il souligne également la profondeur d’une pensée progressivement hantée par la question de « l’humain » et de « l‘inhumain », c’est-à-dire par la question arendtienne des conditions d’un monde commun ; il rappelle enfin l’actualité d’un travail critique qui, au-delà de son rapport immédiat à l’actualité politique, interroge le fait démocratique en son centre. Comme chacun de ses textes, « Interpreting Non-Violence » cherche à se placer à rebours du pouvoir, à « en contrarier les opérations différentielles » (Butler, 2010a, p. 77). Il faut donc suivre le fil d’Ariane d’une philosophe particulièrement exigeante avec les concepts. Sa théorie critique – qui n’est peut-être rien d’autre qu’une anthropologie politique – nous parle d’un monde fracturé.
Bibliographic reference |
de Nanteuil, Matthieu. Géopolitique du chagrin. Humanisme, non-violence et démocratie chez Judith Butler. In: Mylène Botbol-Baum (ed), Judith Butler. Du genre à la non-violence, Cécile Defaut : Bordeaux 2017, p. 177-203 |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/193165 |