Piolat, Pierre Jérémie
[UCL]
Je proposerai une présentation des analyses que j'ai réalisées au fil d'un terrain de six mois mené auprès de migrants de première génération, « bénéficiaires » d'une institution donneuse d'allocations (en échange de l'acceptation d'un parcours d'insertion socioprofessionnelle et de leur position officielle de « précaires »). J'exposerai le concept de « piraterie civilisée », processus à travers lequel certains migrants, dans le cadre de leur « mission migratoire », réagissent à la fuite des capitaux et richesses hors de leur pays d'origine vers le monde occidental (fuite qui les conduit à la migration) en constituant : - 1. Les bases d'un capital économique avant la régularisation (à travers l'acquisition officieuse rapide ou lente de « biens »). - 2. Un « capital juridique » (obtention des papiers, possibilité du regroupement familial). - 3. Un capital actif, immobilier ou commercial, pouvant rapporter un peu d'argent et plus à terme. - 4. Un capital symbolique lié à la ruse matérielle (dissimulation du capital économique officieux) et à la ruse symbolique (observation et analyse du pays d'accueil) comme moyens de déshabiller le pays d'accueil et le monde occidental de leur toute puissance apparente. - 5. Un capital moral (lié à la capacité d'échapper à sa position officielle de « fragilisé »). - 6. Un capital social (lié à la construction de sa place et de celle de ses enfants au sein du pays d'accueil, en dépit des fermetures de ce dernier).
Bibliographic reference |
Piolat, Pierre Jérémie. Mission migratoire, piraterie civilisée, et "contre capitaux".Chaire Singleton 2017, Le lien social au regard de la circulation des biens, des personnes et des capitaux (Louvain-la-Neuve, du 3/05/2017 au 5/05/2017). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/186587 |