Thiry, Maxime
[UCL]
S’il est possible de retracer la généalogie d’une culture populaire aussi loin qu’est attestée une conscience de peuple, la culture pop, dans sa conception majoritairement relayée par les médias, se révèle bien plus récente et se rattache davantage aux mouvements de masses que de peuples. Les masses, qui ont participé de l’avènement des nouveaux médias à l’ère du postmoderne, ont autorisé le déploiement d’une dialectique entre l’expression d’indénombrables voix individuelles et leur recouvrement par les communautés qu’elles façonnent, dans une dynamique que l’hypermédia a accélérée et radicalisée. Pareille logique trouve un témoin des plus significatifs dans la pratique du meme Internet. Ces objets découlent de phénomènes iconiques autogénérés par les internautes, qui les empruntent à la réalité évènementielle et/ou culturelle pour les détourner puis les partager sur des plateformes communautaires globalisées telles que YouTube, Facebook ou encore, et plus précisément, 9Gag. La communication se propose d’interroger la manière dont l’usage de memes dit quelque chose des paradigmes de création, de production et de réception consacrés par la culture pop. Comment se créent-ils ? Comment se partagent-ils ? Enfin, que révèlent-ils de l’activité en réseau de communautés interprétatives de plus en plus larges, véritable terreau fertile d’une culture pop en renouvèlement constant ? En tant que moteurs de l’imaginaire contemporain et du mouvement de désacralisation-sacralisation opéré par la culture pop, les memes renforcent le constat d’une iconisation généralisée, à laquelle se prête l’ensemble du domaine socioculturel qu’a engendré le postmodernisme.


Bibliographic reference |
Thiry, Maxime. Le meme : un témoin et un moteur des dispositifs qui façonnent la culture pop .Interpréter la culture pop, entre herméneutique et déconstruction (Mulhouse, 17/03/2017). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/182673 |