Bashizi, Anuarite
[UCL]
Ntububa Bisimwa, Maurice
[UCL]
Nyenyezi Bisoka, Aymar
[UCL]
Pour la political ecology, la dégradation des terres agricoles, comme c’est le cas à Lubumbashi, ne peut pas être comprise à partir de la seule analyse des aspects bio-physiques des sols. Faut-il encore comprendre son processus socio-historique, c’est-à-dire les dynamiques des acteurs qui l’ont rendue possible. Ainsi, la dégradation des terres en tant qu’effet des changements environnementaux est un processus politique. Pour la political ecology, il est capital de déceler ces dynamiques des acteurs à la base des changements environnementaux et aussi de procéder à la compréhension de leurs intérêts et du discours qui tente de les voiler ou de les légitimer. A la fin, ce sont les facteurs économiques qui permettent de reconstituer ce discours, ses contradictions et les dynamiques humaines à la base de la dégradation des ressources dont dépend souvent l’essentiel de la population. Ce sont ces facteurs aussi bien écologiques (dégradation des terres et pollution des eaux) et politiques (discours et dynamiques des acteurs) que nous avons tenté de développer tout au long de cet article. En développant brièvement le processus constitué des dynamiques humaines (socio-économiques essentiellement) et menant vers la dégradation des ressources foncières agricoles, nous avons tenté d’introduire ici une piste analytique de la dégradation des terres à partir de l’économie politique de l’exploitation minière. Il a en effet été question de montrer que la dégradation des ressources naturelles n’est qu’un résultat en soi. Entant que tel, elle procède d’un changement écologique rendu possible par les dynamiques des acteurs et les rapports des pouvoirs entre ceux-ci. Ces rapports de pouvoir sont basés sur les intérêts des acteurs situés aussi bien au niveau local, national qu’international. La particularité de notre essai a été la tentative de connexion de deux discours pro-pauvre à propos de deux ressources naturelles (ressources minières et terres agricoles). La connexion entre les deux secteurs et les effets pervers de l’exploitation d’une ressource sur l’exploitation de l’autre aboutit à des contradictions qui montrent un grand écart entre ces discours et la réalité de terrain. Dès lors, il devient important de rechercher la cohérence de ces discours dans les rapports de pouvoir à la base desquels planent les intérêts des acteurs puissants, à différents niveaux.


Bibliographic reference |
Bashizi, Anuarite ; Ntububa Bisimwa, Maurice ; Nyenyezi Bisoka, Aymar. Exploitation minière en RDC : oublie de l’environnement ? Vers une political ecology. In: Conjonctures Congolaise 2015, (2016) |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/176779 |