Fabry, Geneviève
[UCL]
Durant la période qui a accompagné la fin de la dictature et le passage postérieur à la démocratie, on a pu observer, tant en Argentine qu’au Chili (même si les conditions sociopolitiques de cette transition ont été bien différentes), une grande prégnance de la problématique du deuil lié aux circonstances traumatisantes de la pratique de la disparition orchestrée par les juntes militaires au pouvoir. Le présent article entend interroger cette problématique telle qu’elle résonne encore chez des écrivains plus jeunes, qui étaient enfants durant la période dictatoriale et n’ont pas été eux-mêmes acteurs, témoins directs ou victimes. Dans le corpus choisi, Cineraria (2008) de Juan Soros (1975), Nombres propios (2010) de Yaki Setton (1961) et El país de las larvas (2001) de Silvio Mattoni (1969), on met en évidence le tressage délicat entre deuil privé et deuil collectif. À l’inverse d’une écriture volontiers allégorique typique de la première post-dictature, cette poésie plus récente explore des voies nouvelles, comme on le voit avec la recherche à la fois intimiste et nourrie par la tradition (Virgile) de Mattoni, l’écriture culturaliste de Soros et l’exploration métahistorique et rituelle de Setton.
Bibliographic reference |
Fabry, Geneviève. « Variations sur le deuil dans la poésie récente du Cône Sud ». In: MuseMedusa, Vol. 4, no.4, p. s.p. (2016) |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/175529 |