de Hasque, Jean-frédéric
[UCL]
Un panafricanisme des élites ? Analyse de l’ethos du possédant post-1989 à partir du cas du Lions Club au Bénin. Ma communication portera sur l’émancipation libérale de l’élite du pays à travers l’évolution du Lions Club. Celui-ci est une association florissante au Bénin, dont le succès intrigue par rapport à l’évolution des clubs dans les autres pays Continent. De prime abord le succès actuel du Lions Club Béninois semble lié à la globalisation des flux commerciaux qui a profité aux détenteurs de capitaux, nombre de ceux-ci pouvant être attiré par un club caritatif (Abélès, 2002). Or il s’avère que c’est le passé politique du pays, le Régime Marxiste-Léniniste de M. Kérékou, qui a paradoxalement renforcé le Lions Club. Forgeant auprès des quelques membres de l’époque un éthos de résistant et jetant les bases d’une association qui deviendra très structurée et prendra les apparences d’une famille. Elle accueille aujourd’hui plus de 1300 membres, forme et «éduque» les nouveaux riches fraîchement intronisé et leur procure sécurité ou entraide. Pour les plus nantis le Club est le lieu d’un combat politique tant au sein de l’association, afin que les Lions Africains ne dépendent plus des Asiatiques, que dans la sphère professionnelle où ils tentent de ravir les marchés aux multinationales étrangères. Le mouvement socio-politique qui a fait chuter le Régime en 1989, tout comme la dynamique à l’origine du succès des Lions Club sont endogènes (Banégas, 1994). En me basant sur des recherches empirique auprès de membres du Club, je discuterai de cette «double mécanique endogène» qui profite à l’élite et suggère l’émergence d’ un panafricanisme néo-libéral. Celui-ci est rendu possible par des capacités financières, économiques et politiques importantes, mais il n’est pas emprunt de contradiction puisqu’une partie de son succès est dû à la dépendance avec les anciennes métropoles ou les pays asiatiques. Cet enrichissement «dépendant» provoque, c’est mon hypothèse de travail, le succès des Associations où les leaders trouvent une voie d’épanouissement politique d’abord auprès d’associations médiatisées (comme le Lions Club) et ensuite parfois plus secrètes (comme la Franc Maçonnerie). Au sein de ces «collectifs» ils préparent la riposte économique avec la bénédiction de l’Etat et s’assurent un ancrage local, notamment via les 45 clubs répartis sur le territoire. Cette logique du terroir (Bako - Arifari, 1995) propose une synthèse inédite de Gouvernance (Comarroff, 2013) entre des enjeux économiques transnationaux (réfection du Port de Cotonou, voie ferrée Bénin-Niger, installation de fibre optique dans la sous-région) et de la nécessité de se rendre crédible «chez soi» et donc d’avoir un ancrage qui est avant tout local (Geschiere, 2009).
Bibliographic reference |
de Hasque, Jean-frédéric. Un panafricanisme des élites ? Analyse de l’ethos du possédant post-1989 à partir du cas du LionsClub au Bénin..Chaire Singleton : Radiographie du néolibéralisme "Ethnographier les politiques sociales et de développement en contexte de marchandisation globale" (Louvain La Neuve, du 06/05/2015 au 08/05/2015). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/172699 |