Dufresne, Anne
[UCL]
Vandewattyne, Jean
[ULB]
Le syndicalisme a émergé en Europe au milieu du 19ème siècle sous la forme d’un large mouvement social porteur d’une transformation profonde du contenu du travail et de la société. Pour les syndicats, à partir des années 1930, il s’agissait surtout de réformer en profondeur leurs représentations et leurs pratiques pour se métamorphoser de mouvement social en institution de la négociation collective. Aujourd’hui, l’intégration économique européenne, en particulier depuis la crise de 2008, conduit à une uniformisation tendancielle des systèmes nationaux de négociation collective, où c’est à la fois le rôle et la légitimité des syndicats qui sont mis en cause ainsi que l’autonomie de la négociation par un contrôle strict sur l’évolution des salaires et la diminution des droits sociaux (chômage, retraite...). Ceci revient à une rupture profonde avec l’évolution historique de la négociation collective qui se basait sur la négociation de tels droits, et donc très probablement à un nouveau tournant dans l’histoire du syndicalisme. C’est pourquoi, le présent symposium explore les dynamiques à l’œuvre dans quatre pays européens: la Grèce, l’Espagne, le Portugal et la France. Les contributions interrogent les conditions qui permettraient au syndicalisme de renouer avec la dynamique historique du mouvement social afin de se ré-instituer comme acteur politique à part entière. Le regard posé porte sur la période récente, celle qui a pris naissance avec la dernière crise financière puis économique
(eng)
Unionism1 emerged in Europe in the mid-19th century as a large social move- ment that brought profound changes to the content of work and to society. For trade unions in the 1930s, the challenge was to enact far-reaching reforms in their representations and practices in order to turn this social movement into a collective bargaining institution. Today, European economic integration, especial- ly since the 2008 crisis, has led to a trend-setting standardization of national col- lective bargaining systems, in which both the role and legitimacy of trade unions are challenged, as is their bargaining autonomy, through strict control over wage increases2 and the reduction of social rights (unemployment benefits, pensions, etc.). This marks a profound break with the historical development of collective bargaining, which was based on negotiating these rights, and thus most likely a new turning point in the history of unionism. This Symposium therefore explores the dynamics at work in four European countries: Greece, Spain, Portugal and France. The articles in this issue examine the conditions that would help unionism revive the historical dynamics behind the social movement in order to re-establish itself as a political actor in its own right. This examination focuses on the recent period, which started with the last financial-cum-economic crisis.
Bibliographic reference |
Dufresne, Anne ; Vandewattyne, Jean. Introduction du symposium « Le syndicalisme en quête d’autonomie et de renouvellement en Europe : études de cas : Grèce, Espagne, Portugal et France / Unionism in Search of Autonomy and Renewal in Europe : Case Studies: Greece, Spain, Portugal and France. ». In: Relations industrielles-Industrial Relations (RI-IR), Vol. 70, no.2, p. 201-217 (printemps 2015) |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/170119 |