Stevens, Bernard
[UCL]
Le philosophe japonais Nishida (1970-1945) et ses disciples de l'Ecole de Kyoto, en élaborant une pensée située à la croisée des cultures, ont été persuadés de répondre à une attente propre de leur époque — une époque marquée par l'européanisation du globe et, singulièrement, celle du Japon, depuis la politique d'occidentalisation systématique entamée par la restauration Meiji. Afin de pouvoir faire face, en lui empruntant ses propres armes, à l'européanisation hétérogène et forcée que l'Occident faisait subir aux pays asiatiques, du fait de son expansion capitaliste et impérialiste, le Japon n'a pas seulement voulu apprendre les moyens de la puissance occidentale, afin de pouvoir y résister, il a en outre voulu sortir de son isolement culturel, monter sur la scène de l'histoire mondiale, entrer dans la société des nations qui constituaient ensemble les puissances occidentales et, à partir de là, il a ambitionné de pouvoir participer à la logique universaliste dont ces nations se considéraient détentrices. C'est de cela que la pensée de l'Ecole de Kyôto est le reflet, dans le registre de la spéculation philosophique.
Bibliographic reference |
Stevens, Bernard. Topologie du néant. Une approche de l'Ecole de Kyoto.. Peeters : Louvain-Paris (2000) (ISBN:90-429-0811-4) 227 pages |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/168307 |